Iron Maiden : La planète Maiden
Musique

Iron Maiden : La planète Maiden

Iron Maiden est de retour sur la route, tout juste avant la sortie officielle de son prochain album intitulé The Final Frontier. Discussion avec le guitariste Dave Murray.

Depuis la tournée Somewhere Back in Time en 2008 et la sortie du documentaire Flight 666 en 2009, la formation britannique Iron Maiden semble jouir d’un second souffle et renouvelle son bassin d’amateurs à travers le monde. Déjà plus de 30 ans que ce groupe sillonne la planète, parfois même avec le chanteur Bruce Dickinson aux commandes de l’avion. Lorsque le guitariste Dave Murray, à la veille de monter sur scène à Vancouver, nous a accordé quelques minutes de son temps, une question s’imposait: voyage-t-il toujours avec Ed Force One, ce fameux Boeing 757 aux couleurs de leur mascotte Eddy?

"Non, maintenant nous sommes des gens normaux, nous voyageons en vol commercial! souligne-t-il en riant. Ed Force One était une exception, nous en avions besoin pour la précédente tournée. Une très belle expérience, je dois dire. Pour l’instant, avec cette nouvelle production, nous voulions nous concentrer uniquement sur le spectacle. Mais qui sait, peut-être aurons-nous à nouveau l’occasion de voler avec le commandant Dickinson?"

Le guitariste, membre fondateur du groupe avec le bassiste Steve Harris et le guitariste Adrian Smith, garde un très bon souvenir de la précédente tournée, qui a fait la synthèse des années glorieuses entourant la sortie de l’album Powerslave en 1985. "C’était le bon moment pour aller explorer le passé d’Iron Maiden. Et ce chapitre de notre histoire, avec ses thèmes égyptiens et ses pyramides, c’était grandiose. Ça correspond à une époque merveilleuse pour Maiden."

Une tournée qui a même permis aux réalisateurs Scot McFadyen et Sam Dunn de pénétrer dans l’univers du groupe, chose que la formation refusait systématiquement dans le passé. "Le point de vue des réalisateurs était très intéressant, avoue-t-il. Ils se sont retrouvés derrière la scène, en coulisse, et ont pu exposer la mécanique qui entoure un groupe comme Iron Maiden. On a pu voir l’autre côté de la médaille. J’ai moi-même eu beaucoup de plaisir à regarder Flight 666, ça change d’un simple film tourné en concert. Mais nous n’avons pas voulu tout montrer. On garde des secrets et on aime le mystère. Je crois que c’est important pour un groupe de musique de cultiver cette dimension."

Mais le musicien se montre volubile lorsqu’il s’agit de nous décrire le processus de création entourant la réalisation de The Final Frontier, qui sortira le 17 août, un 15e album original en carrière pour le groupe. Un premier extrait, El Dorado, a déjà fait son chemin jusqu’aux oreilles des amateurs. "Nous l’avons donné en téléchargement sur notre site Internet et les fans ont fait sauter le serveur! rigole-t-il. C’est bon signe! Ce nouvel album devrait en surprendre plusieurs. Nous l’avons enregistré aux Bahamas, dans le même studio où nous avons fait Peace of Mind et Powersalve. Ce studio n’a pas changé depuis 25 ans, tu imagines! Il y a une très belle énergie dans ce lieu! Nous nous étions donné deux mois et quelques semaines pour l’enregistrer. Finalement, tout a été enregistré en six semaines. Ce fut très spontané. Chaque prise devait sonner le plus live possible. Il y a eu à peine quelques sessions de patchwork."

"On pourrait dire que la tournée Somewhere Back in Time a inspiré The Final Frontier sur certains points, ajoute-t-il. Sauf que maintenant, la thématique est très futuriste. Avec cette nouvelle production scénique, nous nous retrouvons littéralement au centre d’un vaisseau spatial. On a toujours gardé l’idée d’aller plus loin et de visiter d’autres univers. C’est un album très progressif aussi, le plus progressif que nous ayons fait jusqu’à maintenant. Certaines pièces contiennent des changements de temps qui contrastent; les cellules musicales, elles, sont parfois très complexes. Mais l’identité reste toujours la même, c’est Iron Maiden!"

Avec le retour d’Adrian Smith en 1999, Dave Murray se retrouve au centre d’un trio de guitaristes complété par Janick Gers. Une formule qu’il semble avoir assimilée sans trop d’effort. "Ne t’en fais pas, on ne se bat pas pour les solos! C’est vrai que ce n’est pas coutume d’avoir trois solistes à la guitare. Mais nos tempéraments s’harmonisent sans problème. Pour cet album, il y a certains passages où les transitions sont si naturelles qu’il est presque impossible de nous différencier. C’est comme une seule et unique guitare. Et parfois, on conjugue nos identités propres, on élabore certains solos qui se distinguent. Là, tu reconnaîtras Adrian, ensuite Janick ou moi. Les trois ensemble, c’est comme une équipe de soccer!"

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Judas Priest, Motörhead, Dream Theater