Passion Pit : École buissonnière
Musique

Passion Pit : École buissonnière

Passion Pit est devenu la sensation de l’heure. Les jeunes virtuoses de la pop composent maintenant avec le succès et gardent la tête froide.

Depuis deux ans, le groupe Passion Pit n’a pas eu le temps de penser à autre chose que la musique. Après la signature du groupe avec l’étiquette Frenchkiss Records et la sortie de Manners au mois d’avril 2009, Michael Angelakos (voix et synthétiseur) et Ian Hultquist (guitare et claviers), les deux fondateurs du groupe, n’ont eu d’autre choix que de s’adapter à une demande frénétique.

Tout a commencé avec une simple maquette intitulée Chunk of Change, parue en 2007 alors que les deux musiciens de Boston étaient étudiants au Berklee College of Music. "Avant Passion Pit, je ne sais plus combien de groupes j’ai pu créer, seulement pour expérimenter, illustre Ian Hultquist. Il n’y avait rien de bien sérieux. On composait quelques chansons pour faire quelques spectacles, après trois semaines on passait à autre chose. Et puis, je rencontre Michael, qui distribuait déjà quelques copies de la première version de Chunk of Change. Travailler avec Michael est devenu tellement intéressant que je ne pouvais plus faire autre chose."

Après quelques spectacles, la formation est devenue la nouvelle sensation indie du campus en question, et même au-delà. Tellement que ce qui n’était au départ qu’un simple EP maison – mixé avec des moyens modestes par Michael Angelakos – a du être réédité. Angelakos et Hultquist composent alors un petit bijou d’electro-pop, Sleepyhead, qui allait accompagner cette réédition et définir l’esthétique mélodique du groupe. Avec la voix haut perchée d’Angelakos (qui a d’ailleurs quelques détracteurs), il ne faisait aucun doute que Passion Pit ne laisserait personne indifférent.

"Pour cette chanson, c’est Michael qui a écrit la musique. Nous avons enregistré les voix ensemble et nous avons échantillonné le tout. Nous faisions ça dans nos appartements sur le campus, et les gens ne cessaient de s’attrouper à la porte, intrigués par notre travail. Tout est parti comme ça, et le bouche à oreille a suivi. Je savais que c’était une bonne chanson. Mais qu’elle puisse rejoindre autant de personnes… ça, jamais. C’est typique du Web, tout se communique tellement rapidement. Soudainement, tout prend de l’ampleur, tu voyages et tu dois faire un bon spectacle!"

On se demande encore comment ce quintette, complété par Ayad Al Adhamy (claviers et échantillonnages), Jeff Apruzzese (basse) et Nate Donmoyer (batterie), réussit à rendre justice sur la scène à un travail d’édition et d’arrangements aussi complexe. Prenons Seaweed Song, par exemple, qui superpose les pistes à l’infini. "Les arrangements pour cette chanson ont pris une tournure inattendue, avoue-t-il. J’aime bien incorporer une structure parallèle, un peu plus "classique", à une mélodie. En plus du piano, j’y ai même ajouté des arrangements pour cordes. C’est avec l’arrivée de Nate et Jeff que les choses se sont stabilisées pour nous. Nous pouvions enfin nous concentrer sur scène sur les arrangements vocaux, Michael, Ayad et moi. Ensuite, tout n’est que répétition, répétition et répétition!"

À écouter si vous aimez /
Cut /// Copy, Death Cab For Cutie, Dirty Projectors