Wintersleep : L'hibernation, l'été
Musique

Wintersleep : L’hibernation, l’été

La troupe d’Halifax Wintersleep a connu un succès inattendu avec l’ubiquiste pièce Weighty Ghost. Deux ans plus tard, le band récidive en proposant New Inheritors, un opus à l’énergie brute.

Elle vous a probablement trotté dans la tête. Normal, puisqu’elle était partout: en rotation forte dans les stations indé canadiennes, sur les playlists des cafés branchés d’un océan à l’autre, en sourdine accompagnant les images d’un film à paraître. La chanson Weighty Ghost, issue du troisième gravé de Wintersleep, s’est hissée en 54e place du palmarès canadien Hot 100, conférant à ses créateurs une popularité aussi soudaine qu’appréciée. "C’est drôle, mais Weighty Ghost était la chanson la moins représentative de ce qu’on pouvait faire à l’époque", admet d’emblée Tim D’Eon, guitariste et membre fondateur du quatuor. Le caractère singulier de la chanson ne les a toutefois pas empêchés de surfer allègrement sur la vague du succès, eux qui ont récolté au passage le Juno pour le meilleur nouveau groupe en 2008 ainsi que les louanges d’un certain Paul McCartney, qui les invita à faire sa première partie lors d’un concert historique l’été dernier à Halifax, leur ville natale. Un événement surréel, se rappelle D’Eon. "Tout s’est passé très – trop! – vite. Nous étions déjà "bookés" en Grande-Bretagne le lendemain, donc aussitôt notre concert terminé, nous devions rapidement partir… Mais Paul a tenu à nous rencontrer un à un. Un chic type."

Armé de 12 nouvelles pièces aux sonorités musclées et aux couleurs subtilement grunge, Wintersleep lançait en mai dernier New Inheritors, réalisé avec l’aide de Tony Doogan (Mogwai, Belle and Sebastian), un album qui, à la première écoute, pourrait rebuter quelques fans. "C’est vrai que l’album est probablement plus rock. Cela dit, notre approche plus sentie, moins réfléchie, s’est faite d’instinct et n’était surtout pas en réaction à quelque chose en particulier. L’album a autant de moments in your face que de chansons plus placides et introspectives", soutient le guitariste, en faisant référence notamment à la pièce Preservation et ses somptueux arrangements de cordes. "Je pense que la meilleure façon de nous découvrir reste par le bouche à oreille, et c’est ce que je souhaite qu’il arrive à New Inheritors. J’espère qu’il se retrouvera dans les iPod, qu’il jouera dans les cafés… N’importe quel message passe mieux si le récepteur n’a pas d’oeillères ou d’idées préconçues, je crois. En écoutant notre musique, il risque seulement d’être agréablement surpris", conclut D’Eon.

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R.E.M., The Tragically Hip, Sam Roberts