Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs : Retour aux souches
Saint-Élie-de-Caxton retrouvera son deuxième enfant chéri le 18 juillet prochain, alors que Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs seront en spectacle à la salle des Bizouneries Caxton.
Une brassée de lessive flotte au vent et les fenêtres sont grandes ouvertes, des cliquetis de vaisselle et des notes de musique s’en échappent: Nicolas Pellerin est de retour à la maison, au beau milieu d’une tournée s’étirant aux quatre coins du Québec. S’il a regagné son Saint-Élie-de-Caxton natal, c’est qu’il y sera bientôt en spectacle avec les Grands Hurleurs.
Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs, c’est évidemment Nicolas Pellerin, le frère de vous-savez-qui, ainsi que Simon Lepage et Simon Marion; trois musiciens amoureux de répertoires originaux et d’arrangements ingénieux.
"On fait du trad, mais on le met à notre main", explique Nicolas, qui se considère privilégié de travailler avec ses deux Simon. "Ils ont tous deux un baccalauréat en musique jazz, donc on peut pousser les choses plus loin", soulève-t-il.
Même si les trois acolytes donnent de plus en plus dans la composition, ils s’abreuvent bien souvent de vinyles usagés, de vieilles bobines de chansons données et de cassettes de fêtes de famille enregistrées. Un processus qui demande une grande dose de patience, une part de bonne volonté et des oreilles solides! "On part d’une petite mélodie, d’un petit texte, et après on fait péter ça", lance Nicolas Pellerin.
Pour illustrer ses dires, il fait jouer un vieil enregistrement de la chanson Violette, datant probablement de mille neuf cent tranquille: ça grince, la musique est inaudible… et les paroles aussi! Rien à voir avec la pièce du même nom se retrouvant sur le gravé de Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs!
DES TRADITIONS QUI SE PERDENT
Selon le musicien, le trad est un phénomène encore assez marginal. "Il y a quelques groupes qui se sont démarqués, mais ils composent et c’est plus pop. La musique traditionnelle, c’est quand tu ne connais pas la source: ça appartient à tout le monde", explique un Nicolas Pellerin soucieux de préserver le folklore québécois bien vivant. "Le trad n’a pas grand place encore (rires), mais on veut lui en faire une. Et on peut, si on le fait d’une bonne façon, d’une belle façon qui touche le monde."
En tournée depuis le mois de septembre avec les Grands Hurleurs, le violoneux, qui vit de sa musique, se réjouit de ne pas seulement être en spectacle durant le temps des Fêtes, à l’instar de bien des groupes folkloriques. "C’est vraiment tripant de pouvoir tourner ici (NDLR: au Québec), car les bands de musique trad qui tournent à l’année sont assez rares", souligne-t-il.
Les Caxtoniens peuvent s’attendre à un spectacle "qui groove, mais qui va aussi dans des ambiances plus sombres", définit Nicolas Pellerin, qui avoue être un tantinet nerveux de se produire chez lui. "Il va y avoir une espèce d’adrénaline. Jouer devant les amis et la famille, c’est plus intimidant. Je crois que ce sera une soirée unique et mémorable", soutient néanmoins le jeune homme de 30 ans.
UN PETIT AIR DE FAMILLE
Parlant de famille, le grand frère de Nicolas, un certain Fred faisant carrière dans le conte, devrait être présent à la salle des Bizouneries Caxton, mais exclusivement en tant que spectateur. "Je ne pense pas qu’il monte sur scène, à moins que quelque chose s’improvise", prévient Nicolas.
La grande popularité de son aîné ne l’effraie pas. "Grâce à lui, mon nom a tourné beaucoup. On a lancé un disque ensemble en 2007, Fred et Nicolas Pellerin, et ça a marché", soulève-t-il. Le Félix de l’album traditionnel de l’année, un tantinet dépoli, qui trône humblement dans un coin de sa cuisine, en témoigne. En allant voir Nicolas Pellerin et les Grands Hurleurs, les spectateurs ne doivent toutefois pas s’attendre à voir un deuxième Fred Pellerin. "Je travaille fort pour développer mon identité à moi", laisse-t-il tomber, un sourire en coin.
À écouter si vous aimez /
La musique traditionnelle, Solas, Afro Celt Sound System