Radio Radio : Ça vire dans la radio
Musique

Radio Radio : Ça vire dans la radio

Radio Radio nous régale avec une succession de hits qui risque de colorer votre accent. Récit démesuré d’une épopée.

À la veille d’affronter plusieurs festivals, les MC Jacques Doucet, Alexandre Bilodeau et Gabriel Malenfant de Radio Radio règlent les derniers détails du périple. Avec l’album Belmundo Regal en poche, qui surpasse le succès populaire de Cliché hot, son premier album paru en 2008, tout s’annonce bien pour la formation.

Avec un mélange de français, d’anglais et de chiac, les musiciens se distinguent grâce à des formules-chocs qui restent ancrées dans notre subconscient. Impossible de ne pas décortiquer le livret pour parcourir les textes tellement les sonorités s’emballent et nous agrippent. Dekshoo est un hit avec son refrain accrocheur et 9 Piece Luggage Set lui succède avec brio. "On joue beaucoup sur les sonorités, il faut que ça sonne bien, précise Jacques Doucet. Mais j’imagine qu’il y a aussi des trouvailles qui se perdent un peu à cause de notre accent. Au départ, on voulait être nous autres, et nous autres c’est comme ça qu’on parle. De toute façon, on rappe comme on parle."

Dans cette production brodée autour d’un personnage réel devenu par la suite une pure invention de leur esprit, les MC s’amusent toujours avec les clichés avec une pointe d’ironie qui nous rend le groupe très sympathique. Belmundo existe et ses récits imagés ont poussé le trio à lui rendre un hommage démesuré. "C’est un gars que nous avons rencontré en Nouvelle-Écosse, à Oak Island. Il a voyagé, fait du business, il a vécu beaucoup d’expériences. On a décidé de créer un personnage, très flamboyant! On a pas mal exagéré. Tu écoutes l’album et c’est comme un film. À la toute fin, Épopée de Belmundo (une pièce instrumentale qui clôt le disque) permet de réfléchir sur l’album en entier, comme la musique d’un générique alors que tu vois les main credits à l’écran."

Kim Ho (Creature) et la chanteuse jazz Whitney Lafleur, eux, feraient partie du générique en question. "On avait entendu Whitney sur une scène en Abitibi et on avait trouvé ça cool. Du bon vieux jazz! On l’a invitée. Lorsqu’on la revoyait, à la blague on lui disait: "Tu vas nous faire du Kenny G non-stop!" Je ne pensais pas que l’idée resterait pour la chanson." Un peu à l’image de la dynamique ouverte que les MC s’imposent en studio lorsqu’il est temps de composer. Un véritable brainstorming non-stop. "De toute façon, c’est souvent la première idée qui est la meilleure, constate Doucet. On part le beat, on se relance, et ça sort. À partir d’un refrain, il nous reste à travailler sur les détails, l’histoire et le texte de la chanson."

"Mais il y a des chansons où c’est plus ou moins ça, ajoute-t-il. Pour Saint-Pétersbourg, on était un peu pas mal sous l’influence de certaines boissons alcooliques très fortes. J’ai écrit quelque chose en cinq minutes et j’ai décidé d’y aller."

"Temps tourne / Là ça vire et vire et vire et vire / Et là ça tourne pis ça vire et vire et vire."

À écouter si vous aimez /
Beastie Boys, Wu-Tang Clan et Omnikrom