Rosanne Cash : Au nom du père
Musique

Rosanne Cash : Au nom du père

Le nom est légendaire, et Rosanne Cash le porte bien. Sur scène, elle retrace l’histoire de la musique country et interprète des classiques qui sont devenus immortels.

Elle est transparente et elle considère son travail d’auteure-compositrice et interprète comme un don en perpétuel mouvement qu’il faut remettre en question par moments. Rosanne Cash tient bien de son père sur ce point. Johnny Cash s’est plus d’une fois renouvelé au courant des cinq dernières décennies. Tout comme lui, les épreuves – dont une délicate opération au cervelet en 2007 -, elle les a transcendées. C’est maintenant l’heure de la rédemption.

Avec son dernier album, The List, elle a clos un chapitre. June Carter, sa belle-mère, est décédée en 2003 et son père l’a suivie quelques mois plus tard au mois de septembre de la même année. Afin de commémorer la mémoire de ce couple mythique (et de sa propre mère, Vivian Liberto), elle nous avait présenté l’album Black Cadillac en 2006. Une production discographique autobiographique accompagnée, en tournée, d’une scénographie imposante. Avec The List (une collection de classiques country et folk que lui avait recommandée son père à l’époque), elle s’est ressourcée et souligne aussi la fin d’une époque.

"Black Cadillac était un spectacle très théâtral et poétique avec des projections sonores et visuelles accompagnées d’une narration. Cette nouvelle tournée, c’est l’antithèse de Black Cadillac. Ce n’est pas la même thématique non plus. Cette liste de chansons, elle montre d’où l’on vient, elle incite à réfléchir. On voit bien pourquoi ces chansons sont encore actuelles malgré le temps qui passe. Sur scène, nous voulions les présenter très simplement. Ce spectacle, c’est un groupe de bons musiciens qui interprète de la bonne musique."

Et les classiques se succéderont sur scène : Long Black Veil et Motherless Children. I’m Moving On d’Hank Snow ou encore She’s Got You, immortalisée par Patsy Cline. "Quelques-unes étaient plus difficiles que d’autres à interpréter. Certaines, par contre, me sont venues très naturellement. Les chansons de la famille Carter (Bury Me Under the Weeping Willow), par exemple. Ce répertoire, je l’ai appris avec June et sa famille. Long Black Veil, je connais cette chanson depuis toujours. She’s Got You… il y a une légende, une icône, qui l’accompagne. La voix de Patsy Cline est éternelle. On choisit alors de l’interpréter pour la mémoire et la nouvelle génération qui suit."

Avec son mari, John Leventhal, à la réalisation, elle a invité quelques amis afin de mettre en relief ce répertoire. "Nous voulions des interprètes qui aiment et connaissent ces chansons. Elles sont les racines de la musique américaine. L’exercice serait devenu ridicule si nous avions choisi des vedettes pop. Bruce Springsteen s’imposait. Elvis Costello est un très bon ami et je croise Jeff Tweedy (Wilco) sur la route depuis une quinzaine d’années. Rufus Wainwright… je connais très bien son père, Loudon. Je voulais travailler avec un interprète qui, tout comme moi, provient d’une famille d’artistes connus et réussit à faire son chemin. On peut dire que je partage quelque chose avec Rufus!"

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