Rush : Anguille sous Rush
Après les Beatles et les Stones, c’est Rush qui revendique le plus de disques d’or et platines consécutifs dans l’histoire du rock. Solide.
Fils de survivants de l’Holocauste immigrés à Toronto après la guerre, Geddy Lee, bientôt 57 ans, chanteur, bassiste et claviériste du groupe Rush, semble ravi de donner un premier concert extérieur à Québec cette semaine. Quelques heures avant de monter sur scène à Chicago, le gentilhomme rocker raconte: "Je ne me souviens pas du nombre de fois que nous avons joué à Québec, une dizaine peut-être? Mais je confirme pour l’avoir vérifié à plusieurs reprises que c’est à Québec que la foule est la plus bruyante au Canada…" Et Lee ne loue pas excessivement. Il aime visiblement la Belle Province, en enchaînant même sur le regrettable départ des Expos, lui qui collectionne tout ce qui touche au baseball professionnel.
L’ambiance est fantastique au sein de la formation qui cumule une quarantaine d’années d’existence. Tellement qu’un nouveau disque, Clockwork Angels, est en préparation depuis le début de 2010. Même que deux chansons, Caravan et BU2B, sont déjà offertes en téléchargement. "Vous devriez les entendre durant le show!" confirme Lee, qui promet aussi de retourner en studio à la fin de l’été pour terminer l’enregistrement du 19e album de Rush, qui paraîtra l’an prochain.
Quant au concert de Québec, Geddy Lee confirme qu’il s’agit bien d’une performance de trois heures avec entracte. Et surtout qu’en seconde partie, ils joueront l’intégralité de l’album Moving Pictures, enregistré à Morin-Heights en 1981, donc assurance d’entendre Tom Sawyer, Red Barchetta, YYZ et Limelight dans l’ordre. "C’est fantastique de réaliser que ce qu’on a composé il y a une trentaine d’années intéresse toujours autant les gens!"
Avec plus de 40 millions d’albums pressés, Rush totalise 24 disques d’or et 14 platines aux États-Unis. Un exploit inégalé pour des Canadiens, sinon par Céline. Mais de quoi Lee est-il fier lorsqu’il pense au chemin parcouru? De ses insolites looks vestimentaires? "Non! En fait, je crois que c’est notre longévité qui me rend fier par-dessus tout… Et puis aussi le fait que jouer de la musique ensemble nous réjouit toujours autant, alors que notre public ne cesse de s’élargir, de grandir!"
Paru en avril dernier, le film Rush, Beyond the Lighted Stage du cinéaste canadien Sam Dunn, qui a aussi travaillé avec Iron Maiden pour Flight 666, de même qu’avec la presque totalité de la communauté métal pour les documentaires Metal: A Headbanger’s Journey et Global Metal, ne cesse de faire l’unanimité chez les fans et néophytes du power trio. Comment s’est déroulé le tournage avec l’anthropologue du métal? "Vraiment relax! Surtout que Sam était conscient de la pudeur qui règne au sein du groupe… Ce qui fait que nous étions très à l’aise en sa présence, toujours avec la certitude de tourner ce documentaire pour les bonnes raisons, soit de laisser un héritage dont nous serions fiers."
À écouter si vous aimez /
Led Zeppelin, Triumph, Yes