The Black Eyed Peas : We are the world

La formation The Black Eyed Peas est devenue une sensation internationale depuis la sortie de l’album The E.N.D. (Energy Never Dies) en 2009. Bien sûr, Elephunk et Monkey Business ont jalonné le succès du quatuor depuis six ans, mais c’est depuis peu qu’on constate à quel point ce groupe jouit d’une notoriété mondiale exceptionnelle.

Depuis Michael Jackson et l’album Thriller, tout le monde s’entendait pour conclure qu’il serait impossible de répéter un tel phénomène commercial. Et pourtant, BEP semble réussir là où tous les artistes ont échoué, si on fait abstraction des feux de paille populaires, tels Britney Spears et bientôt Lady Gaga. Depuis Napster et Internet, tout a changé pour une industrie de la musique qui se permettait, dans les années 80, de miser sur un seul cheval.

Le single I Gotta Feeling a marqué l’histoire de la musique populaire. Pas seulement à cause d’Oprah Winfrey, dont le lipdub en direct à son émission est désormais connu de tous. Cette chanson est maintenant la pièce de musique la plus téléchargée (légalement) au monde. Un record mondial qui se chiffrait, selon Nielsen SoundScan, à 5 561 000 téléchargements le 30 avril dernier.

ÉNERGIE POSITIVE

Mis au fait de cette statistique pour le moins surprenante, Allan Pineda (plus connu sous le nom d’Apl.De.Ap) semble être lui-même dépassé par tous les chiffres qui se multiplient autour du groupe. "Wow! C’est encore difficile d’imaginer un tel nombre!" constate-t-il en riant. "Quand nous avons composé I Gotta Feeling, jamais nous n’aurions imaginé une telle réaction. Honnêtement, c’est un succès qui nous dépasse complètement. Notre intention était fort simple: nous voulions faire une college party song. Rien de plus. On pourrait dire que c’est totalement gratuit de notre part. C’est une chanson somme toute banale, elle est faite pour tout oublier."

Comment fait-on pour imposer ainsi une chanson pop sur le marché et en faire un hymne national? Il faut croire que c’est une question de feeling. Allan Pineda s’explique encore mal ce succès populaire, mais constate tout de même l’universalité de cette chanson, qui est employée à toutes les sauces. "C’est vrai! Par exemple, l’industrie sportive a adopté la chanson. Elle est scandée partout. Mais il y a aussi les étudiants et les gens qui font du 9 à 5, cinq jours sur sept. C’est gens-là travaillent fort et ils pensent au week-end. Le seul message de cette chanson se résume à ça: have a good time! Tout le monde veut ça."

LE FUTUR SIMPLE

Complété par Jaime Gomez (Taboo), Stacey Ferguson (Fergie) et le membre fondateur (avec Pineda) Will Adams (Will.I.Am), BEP a mis sur pied une tournée mondiale de prestige. À l’image du dernier disque, la production scénique est la plus imposante et la plus coûteuse dans l’histoire du groupe.

"L’esthétique sonore que nous avons élaborée sur The E.ND. et certains thèmes sont futuristes. Pour la scène, nous pensions à Mad Max, par exemple. Une ambiance de science-fiction, quelque chose d’intemporel. C’est la production la plus imposante que j’ai jamais vécue. Les fans en veulent pour leur argent. C’est important de leur donner un spectacle qui soit à la hauteur de leurs rêves. Dans un tel environnement scénique, on n’a pas le choix de revenir à l’essentiel. On se concentre sur la base. C’est la musique et l’énergie qui se transmet entre nous quatre qui comptent. We jump around!"

Succès oblige, certaines critiques ont souligné la superficialité du répertoire pop de BEP. Pineda, au contraire de son confrère Will.I.Am, qui a réagi promptement dans le Rolling Stone Magazine, ne s’en formalise pas trop. Le réalisateur et producteur, qui possède aussi sa propre étiquette de disques (Jeepney Music), est bien conscient que l’emploi de la technologie dans la production sonore peut générer son lot de détracteurs.

"La technologie, c’est un bonus. Mais c’est beaucoup plus facile aujourd’hui, en studio, d’avoir une idée globale lorsqu’on compose. En ce moment, je réalise beaucoup de musique électronique (pour un complément à The E.N.D. qui sortira sous peu). Mais Will et moi, on a toujours été ouverts à tous les genres. De toute façon, s’il n’y a pas de soul, ça ne marche pas."

Doit-on maintenant considérer le groupe comme les nouveaux rois et reine de la pop? "Ah, ça! s’esclaffe-t-il. Il y a de l’amitié dans ce groupe et il a du succès alors que l’industrie va très mal. C’est un miracle pour nous!"

À écouter si vous aimez /
Outkast, N*E*R*D*, Timbaland