Airbourne : Diable de Tasmanie
Musique

Airbourne : Diable de Tasmanie

Airbourne ne réinvente pas le rock, il le consomme. Question d’attitude, la formation australienne n’a rien à envier à personne, même pas à AC/DC.

"Hello mate!" La bonhomie australienne est contagieuse et opère dès les premières secondes de cet entretien téléphonique avec le guitariste David Roads, alors de passage à Montréal avec la formation Airbourne pour participer au Heavy Montreal 2010. En fait, le groupe vient tout juste de sortir de scène, et le musicien tente de reprendre son souffle. D’une générosité exemplaire, Roads ne fait pas de cas du contexte festif qui l’entoure.

"J’essaie de sortir de l’arrière-scène pour avoir un peu moins de bruit. La période estivale et les festivals, c’est vraiment génial! Ce sont les concerts que je préfère. Tu m’excuseras si je suis encore un peu sur l’adrénaline!" renchérit-il, accompagné de quelques accords hard rock en fond sonore.

On peut comprendre son sevrage quand on constate la réputation scénique d’Airbourne. Le groupe qui carbure au rock pur et dur a la réputation d’être une véritable bombe sur scène. Sans doute le seul endroit au monde où le quatuor se sent bien. "C’est vrai, mais nous quatre on aime bien voyager. Lorsque tu t’accommodes de la route, tout est possible. On est surtout très curieux d’aller à la rencontre des gens et des artistes. Comme ce soir, dans ce festival, où les groupes viennent de partout. Plus c’est rock’n’roll, plus on aime ça!"

Avec son deuxième album No Guts, No Glory, Airbourne continue dans la même veine que sur Runnin’ Wild et fait l’apologie burlesque d’un mythe rock’n’roll qu’il idolâtre. Le tout est rodé au quart de tour et l’énergie qui en ressort est loin d’être improvisée. "Lors de la dernière tournée, on composait constamment sur la route. Tu ne peux pas t’imaginer à quel point on était obsédés par la guitare. C’était très sérieux. Il nous fallait chaque fois la suite d’accords parfaite et la dynamique idéale. Quand tu maîtrises cette formule, tu peux travailler aisément par la suite. C’est un disque qui possède aussi l’énergie particulière qui nous anime en tournée. Une chose est sûre, on ne composerait pas une pièce qui n’est pas faite à 100 % pour la scène. On laisse ça aux autres!"

Après deux années entières passées sur la route, on aurait cru que le quatuor, mené par les frères Joel (chanteur et guitariste) et Ryan O’Keeffe (batteur), aurait pris le temps de recharger ses batteries. Ce serait mal le connaître. À peine de retour dans son Australie natale, le groupe s’attelait à la tâche dans un endroit rustique appelé le Criterion Hotel. "À Melbourne, c’est l’endroit où nous nous retrouvions. C’était le pub de notre quartier. Il est presque abandonné maintenant, et le proprio nous y a donné accès. On y a emménagé, on a installé notre équipement et on a "jammé" pendant quatre mois pour monter le répertoire avant d’aller en studio. Pour se remettre à neuf, il n’y a qu’une seule façon: seulement nous quatre, comme dans le bon vieux temps."

À écouter si vous aimez /
AC/DC, Motörhead et Metallica