Alexandre Tharaud : Tandem-choc
Musique

Alexandre Tharaud : Tandem-choc

Alexandre Tharaud ne fait rien comme les autres. Le pianiste rencontrera un claveciniste sur scène pour nous exposer les racines de la musique baroque française.

Cette année, le Domaine Forget a donné carte blanche au pianiste Alexandre Tharaud. Le musicien français ne s’est pas fait prier pour accepter cette invitation. Le Québec, il le connaît depuis qu’il est adolescent et il l’aime. Ses nombreuses visites parmi nous le prouvent. Et dans ses rêves, il voudrait y finir ses jours. Mais ça, ce n’est pas pour demain.

Ce virtuose, maintenant sous contrat avec Virgin Classics, est enclin aux expériences originales. Même lorsqu’il interprète Chopin, Alexandre Tharaud en fait un Journal intime, comme le dévoile le titre de son dernier album consacré au compositeur polonais. Chopin sera d’ailleurs la tête d’affiche du troisième et dernier récital qu’il donnera à la salle Françoys-Bernier.

Mais c’est surtout le deuxième récital inscrit dans cette programmation qui nous intrigue. Après avoir invité le pianiste Éric Le Sage la semaine dernière, Tharaud s’est adjoint les services du claveciniste Benjamin Alard pour revisiter une sélection d’oeuvres de Couperin et Rameau.

"Toutes ces oeuvres ont été conçues et écrites pour le clavecin, explique-t-il. Au piano, je les joue car je les aime. Il n’est pas question pour moi d’imiter le clavecin. Seulement, par des chemins détournés, je tenterai d’être cohérent et assumerai un esprit baroque. Je vois le clavecin comme l’instrument maître dans ce récital. Le piano, lui, c’est le miroir d’aujourd’hui."

Présentée à Strasbourg cette année, cette réunion semble avoir intrigué le public. Les deux interprètes se sont retrouvés devant une salle mixte: d’un côté les amateurs de musique baroque et, de l’autre, les aficionados du piano.

"Le danger serait de vouloir comparer les deux instruments, et c’est impossible, souligne-t-il. Couperin et Rameau n’ont jamais composé pour le piano, ils connaissaient à peine l’instrument. Sauf peut-être Rameau, qui aurait essayé un piano-forte, l’un des tout premiers, à la fin de sa vie. Apparemment, ça ne l’aurait pas beaucoup marqué. Il faut dire que les premiers pianos-forte, qui venaient d’Italie, étaient vraiment médiocres. C’était des casseroles!"

Les deux musiciens termineront la soirée au piano, à quatre mains, pour conclure une expérience musicale unique.

À écouter si vous aimez /
Alfred Cortot, Leon Fleisher et Francis Poulenc