Crowfoot : Trad ailé
Crowfoot a beau avoir une patte à Sherbrooke et une autre quelque part entre le Vermont et l’Angleterre, sa musique exhale des beautés du passé et un enracinement inspiré.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Dans le cas de Crowfoot, la complexité émane de l’union de trois musiciens de nationalités différentes: Adam Broome est Anglais, Jaige Trudel est Américaine, alors que Nicholas Williams est Canadien… et Sherbrookois depuis quelques mois. Le trio s’est rencontré lors d’un festival folk bostonnais. "On a jammé et ça a cliqué", résume Jaige. Si l’amour peut déplacer des montagnes, la chimie musicale vaut bien qu’on en survole quelques-unes à l’occasion.
À l’écoute de Footpath, le plus récent album du groupe, on se laisse aisément transporter par des airs à la fois entraînants et mélancoliques, inspirés de différentes moeurs musicales qui sont de lointaines cousines (irlandaises, celtiques, québécoises, appalachiennes…). Pourquoi s’affubler du nom d’un oiseau de malheur (crow = corbeau) alors que cette musique trad nous invite à la danse ou à une bénéfique introspection? "Pour plusieurs raisons. Initialement, c’est le nom de fille de ma mère, mais c’est aussi parce que l’image du corbeau est présente dans plusieurs traditions", explique Nicholas. "En mythologie, le corbeau symbolise l’autre côté, ce vide duquel la créativité nous vient, précise Adam. Ça ouvre l’imaginaire. Il y a aussi que les corbeaux aiment se tenir en groupe de trois." Le charognard pouvait difficilement avoir plus belle apologie.
LIBERTINAGE
Adam, Jaige et Nicholas ne sont pas des puristes, bien au contraire. Changer les paroles d’une chanson après l’avoir dépoussiérée est chose commune pour eux. Selon Adam, cette liberté n’est pas nouvelle, car il existe plusieurs versions des plus beaux vestiges du passé: "On aime trouver des chansons avec une solide histoire qu’on peut arranger à notre façon, pour les rendre uniques, et on aime aussi en écrire dans la même veine."
En spectacle, Crowfoot possède deux formules grâce auxquelles le groupe voyage énormément. "La première ressemble à ce qui se retrouve sur nos disques, explique Jaige. L’autre est très spécifique à la "contra danse". C’est une danse très répétitive avec un canevas qui est répété plusieurs fois, avec différents couples." Sur un ton taquin, on demande s’il s’agit d’une forme ancestrale d’échangisme, ce qui fait rire l’assemblée. "Tout se passe sur le plancher de danse et chacun repart avec la personne avec qui il est arrivé", répond Jaige en rigolant.
À Sherbrooke, les festivaliers n’auront pas nécessairement droit à une soirée de "contra", mais le groupe saura les faire danser, canevas ou pas. "On s’adapte à chaque situation, promet Nicholas. Si on veut donner un show upbeat, on a le répertoire qu’il faut!" Parole de Crowfoot.
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