Notre Dame de Grass : Déjeuner sur l'herbe
Musique

Notre Dame de Grass : Déjeuner sur l’herbe

Notre Dame de Grass: à la croisée de la nouvelle et de la vieille école du bluegrass.

On a fait grand cas, dernièrement, des Lake of Stew, Katie Moore et de toute la nouvelle génération de folk locale. Il ne faudrait toutefois pas oublier ses précurseurs, parmi lesquels nul n’est plus important et actif, tant à l’échelle montréalaise que canadienne, que le combo bluegrass Notre Dame de Grass. Voilà en effet dix ans que Matt Large (leader et promoteur folk local via sa compagnie, Hello Darlin’) et ses musiciens apprêtent les enseignements de Bill Monroe au goût du jour – et de la feuille d’érable.

Un travail de respect de la tradition assorti d’une couleur aussi personnelle que possible, selon le banjoïste Guy Donis. "Comme dans toutes les musiques trad, tu as le courant des gens qui veulent que ça soit joué by the book, et tu as ceux qui essaient de donner des coups de pied dans la fourmilière. Nous, je dirais qu’on est un petit peu entre les deux", décrit le musicien d’origine belge, arrivé au sein du groupe il y a environ cinq ans. "On est quand même basés sur le bluegrass traditionnel, parce que c’est vraiment le son que Matt aime, mais notre répertoire est surtout fait de compositions originales. Quand je joue, je n’essaie pas de copier le style du gars du sud des États-Unis. Ce qui est intéressant, c’est d’ajouter sa touche."

New Canada Road, un premier manifeste lancé en 2007, visait précisément à faire ressortir cette touche. "Puisque le bluegrass est une musique connue comme une musique venant des États-Unis, on a choisi pour l’album un répertoire très canadien. Outre les morceaux originaux, tu as donc des sélections d’auteurs-compositeurs canadiens, comme Norm Dionne ou David Francey", souligne Donis, précisant toutefois que le son du groupe a continué d’évoluer depuis, au gré des changements de personnel.

Bien que le ROC se soit toujours montré plus féru de bluegrass que le Québec, Donis ne perd pas espoir de nous voir rattraper le temps perdu. "Dans le rock et dans le pop, il y a une recrudescence de l’utilisation d’instruments traditionnels, comme le banjo et la mandoline, qui amène les gens à vouloir les redécouvrir. Et à travers son rôle de promoteur, Matt est vraiment en train de reconstruire un public autour de cette musique-là, à Montréal. Ce n’est pas une cause perdue, il s’agit juste de la faire découvrir aux gens."
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