Centre d’Expérimentation Musicale : Inventer demain
L’année 2010 est loin d’être terminée et déjà, on peut avancer qu’elle aura été bien chargée pour le Centre d’Expérimentation Musicale.
Trente ans après sa création, le Centre d’Expérimentation Musicale (CEM) est désormais un des producteurs les plus importants en matière de musique dans la région. Offrant au public des oeuvres qui détonnent largement de ce que le commun des mortels a l’habitude d’entendre au quotidien, l’organisme encourage depuis longtemps des créateurs qui n’ont pas peur de sortir des sentiers battus.
C’est au lendemain de la Nuit urbaine électro qui avait lieu dans le cadre du Festival international des rythmes du monde que nous avons joint Guillaume Thibert, directeur général et codirecteur artistique du CEM. À propos de cette nuit folle, Thibert a bien voulu nous glisser quelques mots: "Le CEM est très satisfait de l’événement. Il y avait beaucoup de monde et bien qu’on ait dû écourter le show, on a eu assez de temps pour que tous les invités puissent participer. Parmi ceux-ci, il y avait notamment la troupe de gumboot Racines et un ensemble de musique marocaine. Après seulement quatre répétitions, je pense qu’on a réussi à offrir un spectacle qui en valait la peine. Il faut dire qu’on a l’habitude de travailler dans de telles conditions."
Aussitôt cet événement de grande envergure terminé, le CEM planche déjà sur un spectacle qui mettra à contribution de nombreux musiciens et compositeurs. Le 15 août, il présentera donc la soirée Place à la musique contemporaine, et ce, à l’occasion du Rendez-vous musical de Laterrière. Thibert nous en dit un peu plus: "Par musique contemporaine, on entend la nouvelle musique classique. Bien entendu, comme le mandat du CEM tourne autour de l’exploration et de l’hybridation, il faut s’attendre à ce que les pièces présentées aient notre couleur, mais on a quand même demandé à nos compositeurs de rester mélodiques."
Ces compositeurs à qui le CEM a commandé des oeuvres sont Cédric Soucy, Dominique Tremblay, Marie-Pierre Brasset-Villeneuve et un certain… Guillaume Thibert. Pour ce qui est des musiciens qui auront la chance d’interpréter ces pièces exclusives, les organisateurs ont décidément choisi du très gros calibre! Aux percussions, ce sera nul autre que Robert Pelletier, une légende vivante de la musique dans la région et même à travers la province. Luc Beauchemin, de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean officiera en tant qu’altiste, François Duval sera à la clarinette tandis que Mathieu Boily sera à la contrebasse.
Maintenant, y aura-t-il une suite à cette aventure? Le principal intéressé semble le croire: "Comme tous les projets du CEM, nous avons pour objectif de le garder en vie. Nous tenterons de le faire perdurer et ça s’annonce plutôt bien car, déjà, il est question d’un éventuel partenariat avec l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean. On verra dans les prochaines semaines."
À écouter si vous aimez /
Le Festival des musiques de création et les orchestres symphoniques
PENSER A DEMAIN
Dans les derniers mois, l’annonce de la faillite de Théâtre du Saguenay a fait couler bien de l’encre. De plus, dans la foulée du vote populaire pour une nouvelle salle de concert qui a eu lieu le 6 juin dernier et qui s’est soldé par une réponse négative à 67,1%, il a été beaucoup question de l’avenir de la culture dans la région. Nous en avons donc profité pour questionner Guillaume Thibert, membre du comité de relance de Théâtre du Saguenay, sur les faits nouveaux dans le dossier: "La prochaine réunion du comité aura lieu à la fin du mois d’août et, bien que le dossier ait été au repos au cours de l’été, il faut savoir qu’avec les résultats du référendum, on a fait un grand pas. Le fait est que la faillite de Théâtre du Saguenay a été attribuée à la décision de ne pas rénover l’Auditorium Dufour, mais après le vote populaire, l’option de la faillite paraît complètement absurde!" C’est donc un dossier qui sera à suivre de près dès cet automne, dans vos journaux préférés.