Sunfields : Coup de soleil
Sunfields a vu le jour en Angleterre sous un soleil de plomb. Jason Kent assume maintenant le deuxième chapitre d’une carrière qu’il a bien en main.
Cela fait longtemps que l’auteur-compositeur-interprète Jason Kent mène en parallèle son propre chemin en solo. Il y a quelques années de ça, nous avions aussi pu constater son travail avec le groupe Jason Kent and The Crystal Lake. Un premier effort discographique que le musicien lui-même remet en question aujourd’hui tant la réalisation était lourde et complexe. Avec le temps, on apprend, et c’est lors d’un voyage en Angleterre, en visite chez un ami musicien, qu’il composa les premières chansons de son nouveau groupe, Sunfields.
Tout allait bon train pour ce nouveau chapitre musical, jusqu’à ce que Kent rejoigne la formation The Dears en 2008 pour appuyer la sortie de l’album Missiles. Après plus d’une année passée sur la route, il tira sa révérence. "J’ai quitté officiellement The Dears au mois de mars ou d’avril dernier, précise-t-il. Mais nous restons de très bons amis. Je pense que Murray (Lightburn, fondateur du groupe) aimerait bien avoir un groupe plus stable. C’est qu’après quelques périodes de six semaines dans un bus, en tournée, on devient comme frères et soeurs. Des fois ça marche bien et d’autres fois c’est plus compliqué. On s’attend alors à ce qu’il y ait des ajustements. Si ces ajustements n’ont pas lieu, eh bien… On pouvait peut-être s’imaginer à une certaine époque, plus jeunes, qu’on pouvait faire ce métier seulement pour le plaisir de faire de la musique. Mais ce n’est plus ça aujourd’hui, on a une vie et c’est un business aussi."
N’allez pas croire que Jason Kent nourrit une quelconque forme de rancoeur. Au contraire, le musicien a tout de même apprécié l’expérience avec les Dears et il en garde un bon souvenir. Mais l’idée de revenir à la création était trop tenace pour lui. Au point que l’artiste a décidé de faire paraître le premier disque de Sunfileds, Palace in the Sun, sur sa propre étiquette: Field Records. "Il n’y a pas juste moi qui y travaille, il y a des gens qui m’entourent aussi dans ce projet. Mais c’est beaucoup de travail. C’est un beau défi, on verra bien jusqu’où ça peut aller. Ça pourrait me permettre de faire d’autres contrats de réalisation aussi. Nous verrons."
L’auteur cultive des affinités certaines avec le répertoire de Neil Young; une chanson comme Palace nous l’indique sans détour. "Elle devait ouvrir l’album, et puis j’ai composé Skin & Bones. J’ai changé parce que les gens faisaient très souvent le lien avec Neil Young justement. Palace est une de mes chansons préférées sur l’album, mais je ne voulais pas nécessairement inciter ce genre de comparaison dès l’ouverture d’un disque. C’est une chanson que j’ai écrite en Angleterre. Lorsque je l’entends, c’est le paysage qui m’entourait lors de ce séjour en campagne anglaise que je vois. Je trouve même que c’est ce qui confère un son brit à cette production." Ajoutez-y une touche de psychédélique (la pièce Hush, par exemple) et vous vous retrouvez devant un exercice poétique qui fait une judicieuse synthèse des années 70.
À écouter si vous aimez /
Crosby, Still & Nash, Neil Young, By Divine Right