Free Energy : Passe-moé la puck…
Musique

Free Energy : Passe-moé la puck…

Free Energy a beau avoir le look et les riffs de guitare tout droit sortis des seventies, il n’en reste pas moins que le quintette américain est LE band du moment.

"J’ai l’impression qu’il y a une tonne de bands comme nous en ce moment. Je ne nous vois pas comme un band à la mode. Faut juste être en mesure de transcender cette étiquette cool et porter notre attention sur notre travail, la musique", mentionne d’emblée Paul Sprangers, guitariste et chanteur de Free Energy, formation basée à Philadelphie. Avec son tout premier et ridiculement accrocheur album Stuck On Nothing, paru au début de l’année sur l’étiquette indépendante DFA Records, Free Energy risque fort de se retrouver dans les listes des albums les plus appréciés de l’année, notamment chez le réputé et difficile à charmer site spécialisé Pitchfork.com, qui a publié une critique louangeuse du gravé.

LA SOIRÉE DU HOCKEY

En 2005, Sprangers et son bon ami et guitariste Scott Wells évoluaient dans Hockey Night (qui n’a rien à voir avec notre soirée du hockey canadienne), un quatuor qui puisait son inspiration dans le rock alternatif des années 90 (Pavement, The Lemonheads), avec les pieds bien enracinés dans le classic rock. Trois ans plus tard, ça ne fonctionne plus. Même s’il avait attiré l’attention de compagnies de disques, Hockey Night meurt. "Quand Hockey Night s’est démantelé, Scott et moi avons continué à travailler sur des démos. On s’est vite rendu compte qu’il y avait matière à explorer", se rappelle Sprangers, qui après avoir déménagé à Philadelphie formait définitivement Free Energy, avec l’ajout d’un troisième guitariste, Evan Wells (le frère de Scott), de Geoff Bucknum à la basse et de Nicholas Shuminsky à la batterie.

C’est Jonathan Galkin (cofondateur de l’étiquette DFA Records avec James Murphy et Tim Goldsworthy) qui a été le premier à manifester un intérêt particulier pour Free Energy. "Hockey Night avait été courtisé par ce label à l’époque, et Jonathan semblait toujours intéressé par ce qu’on avait à proposer. Après avoir entendu nos démos, il nous a offert un contrat et a transmis nos maquettes à James. Et James a voulu réaliser notre album." Une chance en soi, puisqu’accoler le nom de James Murphy – cerveau de LCD Soundsystem – à un projet musical est indubitablement gage d’une attention toute spéciale des médias. "James a été incroyable, il est super drôle, vraiment créatif et talentueux. On avait l’intention de simplement faire du rock de la vieille école. James a pris chacune des chansons et les a rendues panoramiques et grandioses. On détenait les chansons, lui, il avait une idée claire de la façon dont elles devaient sonner, avec un mur de guitares, une batterie super présente et des harmonies vocales."

LE COEUR À LA FÊTE

Si le quintette vit, depuis la parution de Stuck On Nothing, dans un autobus crasseux de tournée, on pourrait supposer que ses membres passent le plus clair de leur temps avec la gueule de bois. À tort, semble-t-il. "En spectacle, Free Energy, c’est un jam party! Chaque soir, c’est comme si on avait un open house dans notre baraque. C’est fort, et le meilleur dans tout ça, c’est que la police ne devrait pas se pointer en plein milieu de la soirée. Cela dit, nous restons toutefois très sérieux et terre à terre. Nous mangeons santé, nous essayons d’avoir de bonnes heures de sommeil. Le party ne doit jamais constituer un mode de vie."

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