Isabelle Boulay : Comme une chanson populaire
Isabelle Boulay enfile ses bottes et part sillonner les routes du Québec avec son nouveau spectacle Comme ça me chante, accompagnée de quatre musiciens.
C’est Claude François qui chantait le destin d’une chanson populaire, celle qui part et qui revient, et on pourrait dire la même chose d’Isabelle Boulay. En 2009, elle signait un troisième album en autant d’années, au grand dam de ceux qui voient en elle une interprète qui pousse la chansonnette comme on égorge un poulet, à grands cris. Mais la chanteuse a réussi un pari impossible avec son disque country De retour à la source en 2007: rassembler les publics, ceux de la radio et ceux plus pointus. Il faut dire qu’elle y chantait du Michel Rivard, du Damien Robitaille, du Luc De Larochellière. Et c’est bien elle qui collaborait avec l’esthète Benjamin Biolay des années avant qu’il soit connu. Comme feuille de route, on a vu pire. Son nouvel opus, Chansons pour les mois d’hiver, contient de belles chansons chaleureuses et simples qu’elle défendra maintenant sur scène.
"Pour la majeure partie du spectacle, c’est moi qui décide du répertoire, raconte Boulay au téléphone. J’ai une bonne idée de ce que j’ai envie d’offrir. Mais j’écoute aussi les propositions des autres, car je ne veux pas faire un spectacle qui ne me plaît qu’à moi. Sinon, je chanterais dans mon atelier, ça ne ferait du bien qu’à moi, pas aux autres. Non, moi, je suis une vraie chanteuse populaire intéressée par mon public."
Avant de sortir coup sur coup trois disques d’affilée, elle a consulté son entourage pour savoir si ce n’était pas trop. Peur d’embêter les gens. Mais il faut dire que c’est tout récemment qu’Isabelle a vraiment pris goût à enregistrer des albums: "Ma préférence va à la scène. Moi, si je pouvais faire comme Kenny Rogers et Willie Nelson, partir toute l’année, je serais très contente. Je ne me lasserais pas d’être en tournée. J’ai commencé à aimer faire des disques à partir de l’album country parce qu’on les a faits dans les conditions de live. Tout le monde joue en même temps pendant que je chante. On monte les chansons ensemble. Ça donne quelque chose de plus vivant, de plus vrai."
Le souci d’authenticité, au Québec, ça paie. Kaïn en fait son miel. Le retour à la source, c’est l’artisanat, le tricoté main. À la veille de sa première montréalaise, Isabelle Boulay confie: "Les auteurs-compositeurs avec qui je travaille, ce sont pour moi des ouvriers de la chanson. Ils n’ont pas de prétention, il n’y a pas non plus de malaise entre nous. Je peux leur dire si telle chanson me va ou non."
Pour l’heure, la chanteuse reprend la route. Avec elle, quatre musiciens se partageront guitares, accordéon, violon, basse, batterie et percussion. Entre Montréal et Granby, sa voix qui allie puissance et retenue fera des allers et retours, comme une chanson populaire.
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Renée Martel, Patrick Norman, Zachary Richard