Les Trois Accords : Rock en coop
Les Trois Accords additionnent les spectacles depuis la sortie de l’album Dans mon corps et semblent être au sommet de leur art.
Avec la vidéo réalisée pour la chanson Dans mon corps, Les Trois Accords sont allés jusqu’au bout de l’absurde. Qui plus est, ce clin d’oeil à Motown, avec ce chanteur noir soul qui personnifie la chanson à l’écran, a pu élargir leur public. "Il semblerait qu’à cause de cette vidéo, il y a plusieurs chauffeurs de taxi à Montréal qui écoutent l’album en boucle dans leur voiture, constate Alexandre Parr. Et la radio haïtienne a vraiment apprécié notre concept, au point de s’intéresser à l’album! C’est très cool, nous, on n’avait pas d’arrière-pensée en ayant cette idée. On voulait que ce soit intense et qu’il y ait de la sueur!"
Depuis, le quatuor a conçu une autre vidéo, en compagnie du réalisateur Louis-Philippe Eno. Cette fois-ci, Les Trois Accords ont porté leur choix sur la chanson Le Bureau du médecin. "On ne savait pas trop quoi faire avec ce sujet-là, ça nous a pris un certain temps après la sortie de Dans mon corps pour se replonger dans un tournage. Chaque fois, on se relance entre nous pour trouver l’idée parfaite. Louis-Philippe nous est finalement revenu avec un concept hallucinant!"
Fidèle collaborateur depuis toujours, le réalisateur fait partie de l’entourage rapproché des musiciens en compagnie d’Olivier Benoît, ex-membre actif et maintenant gérant du groupe. Un noyau de partenaires indéfectibles. "Des fois, on essaie de travailler avec de nouvelles personnes, mais on revient très souvent aux partenaires de longue date. Il faut dire que lorsque les idées déboulent, ça peut être assez compliqué de nous suivre. Avec Louis-Philippe, par exemple, c’est très pratique. On est sûrs qu’il va bien saisir notre vision."
"Dans notre bande, chacun a ses forces, continue-t-il. Olivier, c’est le droit. C’était celui qui relisait constamment nos contrats. Disons que, pour les artistes en général, ce n’est pas leur point fort! On a été chanceux là-dessus. Et Simon (Proulx), lui, c’est la comptabilité. Il est même attiré par les assemblées municipales. Ça ne le stresse pas du tout de se présenter devant la mairesse pour exposer un projet, les livres à l’appui. Ça a été très pratique lorsqu’on a démarré le projet du festival à Drummondville. En gros, on a toujours réussi à se débrouiller entre nous."
Ce troisième album original est sans nul doute la plus forte des productions de la formation jusqu’à maintenant. Délaissant quelque peu le punk-rock-country, les musiciens sont revenus à la source en s’inspirant du son Motown et du rockabilly des années 50. Mais c’est à Gus Van Go qu’Alexandre Parr accorde aussi beaucoup de crédit. "On fait toujours des maquettes pour les chansons avant d’aller en studio. Gus était avec nous pendant cet exercice. Quand je dis avec nous, ça veut dire avec une guitare dans les mains. C’était vraiment intéressant de voir chacune de ces chansons se faire coacher de la sorte." Place maintenant à la scène, et que le rideau se lève.
Le 21 août à 22h
Dans le cadre du Festival Côte de l’Artiste
Voir calendrier Rock / Pop
Le 4 septembre
Dans le cadre du Festival de la poutine
À écouter si vous aimez /
Pépé et sa guitare, Buddy Holly, Plume Latraverse
POUTINE, ETC.
Le local des Trois Accords a des allures de fourmilière par les temps qui courent. À quelques jours du Festival de la poutine, les membres du groupe s’activent afin de régler tous les détails techniques de cet événement qu’ils enfantaient en 2008. "Là, j’en suis aux horaires de soundchecks, de montage et de démontage", explique Charles Dubreuil en bon batteur qui connaît l’importance d’une saine planification. À l’entendre, on comprend que son plaisir réside davantage dans l’élaboration de la programmation que dans la bureautique.
Cette année, en plus des Cowboys Fringants, Bernard Adamus, Pépé, Orange Orange et Bloodshot Bill, Les Trois Accords monteront pour une première fois sur la scène de leur festival. "Mais le gros coup de coeur, c’est Martin Picard, notre chef invité. On est vraiment contents qu’il soit là. Dès la première édition, on pensait à lui." Sachant que la poutine au foie gras se retrouve au menu de son restaurant Au Pied de cochon, on peut s’attendre à manger gras.
Pour le groupe, ce festival n’a rien d’une porte de sortie ou d’un parachute doré pour l’après-Trois Accords. "On le fait pour les mêmes raisons qu’on fait de la musique. On a eu l’idée, on l’a fait et on a du fun. On n’a pas de plan sur 10 ans. Si ça ne marche pas, on va arrêter." Avec cette logique, ces ambassadeurs de Drummondville en ont pour encore plusieurs années à bourlinguer leurs instruments à travers le Québec et en Europe, car le succès de Dans mon corps ne se dément pas et laisse présager que le meilleur est à venir. "Selon moi, Simon a écrit ses meilleures tounes jusqu’à maintenant sur le dernier album. Dans le style Trois Accords, il est au sommet de son art. Et en festival cet été, ça va super bien. Il y a plein de monde partout. On n’a vraiment pas l’impression de tordre la serviette."
Après la folie du Gros Mammouth Album, écoulé à plus de 200 000 exemplaires, et l’inévitable réajustement qui s’en est suivi, Les Trois Accords semblent avoir trouvé un juste équilibre. "J’ai entendu Michel Rivard dire que sur 300 000 albums vendus au Québec, il y en a 100 000 achetés par tes fans et 200 000 par ceux qui se demandent pourquoi les premiers 100 000 l’ont acheté. J’ai l’impression que c’est ça qui est arrivé avec Gros Mammouth. Au deuxième, on était dans les 80 000 albums vendus. C’était notre fan base. Avec le troisième, il n’y a plus le phénomène "ma mère aime ton band, donc moi je ne l’aime pas". Le dude qui aime nos tounes n’est plus pris en sandwich entre sa p’tite soeur et son père; il s’en crisse asteure." (Matthieu Petit)