Dance Laury Dance : Rock inc.
Musique

Dance Laury Dance : Rock inc.

Dance Laury Dance se donne à fond dans le rock et roulera sa bosse le plus loin possible, même jusqu’au Viper Room à Los Angeles. Tout pour le roll.

Le groupe est né il y a trois ans. À cette époque plus porté sur le punk que sur le rock’n’roll, il avait un objectif fort simple: faire du punk dans une salle jusqu’au petit matin tout en buvant sans réserve. Le chanteur Max Lemire n’ose même plus y penser tellement les choses ont changé depuis pour le groupe Dance Laury Dance. Après quelques changements de musiciens, dont la venue des deux guitaristes Patrick "Dagger Pat" Cyr et Étienne "Blake" Villeneuve, le groupe a pris du galon. Le quintette, complété par Alexandre "Lap" Laperrière (batterie) et Sébastien "Harry" Deschênes (basse), assume maintenant un spectacle rock ancré dans les années 80 qui sévit un peu partout dans la province.

Tous les clichés qui accompagnent ce créneau sont devenus pour eux une source d’inspiration inépuisable, comme en témoigne leur premier disque, qui s’intitule Out with Rockers. Lorsqu’on observe le chanteur sur scène, plusieurs personnages nous viennent en tête, dont Lemmy Kilmister de Motörhead. Pour le principal intéressé, pas question d’admettre qu’il tente d’imiter qui que soit, c’est plutôt en improvisant sur scène qu’il s’est créé ce personnage plus grand que nature.

"J’ai quand même toujours aimé le chanteur Bon Scott d’AC/DC, avoue-t-il. À mon avis, il était LE frontman par excellence dans l’histoire du rock. C’était quelqu’un qui parlait pas mal à la foule et il déclenchait sans cesse des controverses. Comme lorsqu’il s’est pointé sur un plateau de télévision habillé et maquillé en femme tout en fumant une cigarette. C’est le genre de connerie qui me fait rire. Moi, je m’inspire d’un peu tout le monde, mais je reste moi-même à travers tout ça. C’est pas mal improvisé. Sur scène, on veut avoir du fun!"

LE ROLL POUR LE ROCK

Questionné sur les raisons qui poussent aujourd’hui des musiciens comme eux à incarner la plus simple expression du rock, Lemire nous explique qu’il s’agit là avant tout d’une passion. "On ne réinvente rien avec nos chansons, constate-t-il. De toute façon, qui réinvente la musique aujourd’hui? Nous autres, on est le roll du rock. On continue de faire tourner la roue du rock’n’roll. Les sujets de nos chansons, c’est d’avoir du fun, les filles et le party. Je n’ai jamais eu peur de tomber à court d’inspiration. C’est des histoires de vie, elles sont un peu plus imagées, c’est tout… Et, en spectacle, il faut qu’on soit les plus interactifs possible avec le monde."

Avec une attitude aussi portée sur le sex, drug and rock’n’roll, on aurait cru que Dance Laury Dance se serait aliéné quelques promoteurs de spectacles à travers la province et au Canada anglais, où le groupe a d’ailleurs complété une tournée au mois de mai dernier. "C’est surprenant, mais non, indique-t-il. C’est tellement cliché et gros que tout ce qu’on peut faire sur scène semble justifié. Tout ça s’intègre bien, et les gens ont du plaisir. La censure, elle vient de nous. Parfois, on a des doutes sur l’image qu’on projette en show. Avec les filles qui nous accompagnent et qui dansent sur la scène, par exemple. Là-dessus, des fois, on s’ajuste. Si les circonstances s’y prêtent moins, ben, on laisse faire. Mais même dans les festivals où c’est généralement plus familial, on n’a jamais eu de problème."

LA BUSINESS DU ROLL

Ce qui caractérise surtout le potentiel du groupe, c’est l’organisation qui prédomine en son sein. En compagnie d’un sixième membre (Karl-Emmanuel Picard à la gestion), la formation de Québec a réussi à se donner une logique administrative. Elle fait même partie du programme Jägermusic, commandité par la boisson Jägermeister, qui finance certaines tournées de spectacles pour la relève. "On n’a jamais voulu attendre quelque chose, ou quelqu’un d’autre. Attendre le contrat de disques ou la subvention… Nous, on voulait amener le groupe à un autre niveau et par nos propres moyens. Le prochain disque qu’on veut enregistrer, on ne va pas attendre les subventions ou le label. On va entrer dans le studio et on va le payer de notre poche, c’est tout."

Avec une première prestation en français lors du spectacle de la Saint-Jean qui fut organisé par Get A Room cet été, Dance Laury Dance nous a surpris avec des traductions spontanées de son répertoire anglophone. Une suite à prévoir dans cette voie? "C’est hypothétique… mais on aimerait ça faire les Francos à Montréal, comme The Sainte Catherines. D’avoir un show traduit en français pourrait nous en donner la possibilité. Traduire, c’est autre chose que d’écrire en français. Pour Dance Laury Dance, ce serait impossible. C’est un groupe anglo parce qu’on veut que ça voyage."

À écouter si vous aimez /
AC/DC, Airbourne et Motörhead