Véronic DiCaire : Véronic « enfin » DiCaire
Musique

Véronic DiCaire : Véronic « enfin » DiCaire

En tournée au Québec, après une expérience en terre française couronnée de succès, Véronic DiCaire savoure et nous parle grands projets, misères et grandeurs du métier d’imitateur…

Au retour d’une série de spectacles acclamés par les cousins français, Véronic DiCaire savoure son plaisir. Détendue, souriante, elle fait le point sur sa situation actuelle. "Je suis vraiment très heureuse. Je sais que c’est cliché, mais je suis très bien entourée et je peux me permettre de me concentrer seulement sur ma performance et la création. J’ai toujours rêvé d’une telle tournée."

Son spectacle québécois comprend les imitations de près d’une quarantaine de voix célèbres qu’elle rend avec une justesse déconcertante, gestuelle et mimiques incluses. Vocalement, elle s’amuse. "Je me suis rendu compte que mes cordes vocales sont capables de faire du yoga", dit-elle en s’esclaffant. Ses incursions dans les registres d’autant de grandes voix lui insufflent-elles un désir de chanson éponyme? "Pour l’instant, je suis comblée. Je n’ai pas envie de faire autre chose parce que ce que je fais sur scène est l’amalgame parfait de tout ce que j’aime. Je me sens comme Véronic "enfin" DiCaire."

La scène, la performance vocale, l’aspect humoristique, Véronic DiCaire est une touche-à-tout. Un statut parfois décrié? "C’est une chose qui m’a inquiétée pendant deux secondes avant de plonger. Est-ce que les gens vont penser que je m’éparpille? Après, tu ne penses plus à ça. Si c’est bien fait, je ne vois pas pourquoi on reprocherait à quelqu’un d’avoir d’autres talents."

En avant, toutes

La transition vers l’humour s’est faite alors même que l’artiste, en préparation de son troisième album, venait de se voir confier la première partie de Céline Dion: "Mon gérant savait qu’il fallait aller dans cette direction. Moi, je devais faire le deuil du rêve de la petite fille qui veut devenir chanteuse. J’avais des réticences au début, mais aussitôt que la décision a été prise dans ma tête, j’ai dit: go!" Véronic fait confiance à l’instinct de son entourage et s’applique à travailler avec acharnement en se concentrant sur le résultat. Fonceuse? "Let’s go!" est une expression qui ponctue l’entrevue.

La préparation requise pour s’attaquer à une nouvelle voix est longue. Beaucoup d’écoute avant même de tenter quelques notes, et plusieurs surprises: "Pour Lara Fabian, je travaillais encore quatre heures avant de prendre l’avion pour la France. Elle m’a donné du fil à retordre!" La gestuelle vient souvent en même temps. Véronic mise d’abord sur la voix, pour ne pas être trop influencée par les expressions du visage. Mais si elle peine avec une personne en particulier, elle utilise la technologie pour observer les performances et ainsi déceler le petit détail qui transforme sa performance en un troublant miroir.

Après tout ce chemin parcouru, le défi qu’elle souhaite relever est celui de la durée. Tenir le coup physiquement et vocalement avec des horaires abracadabrants. "Ginette Reno a dit qu’un succès, ce n’est pas un hit, c’est une carrière. C’est ça que je me souhaite vraiment." Les États-Unis restent à conquérir et la porte est maintenant ouverte avec l’encouragement et le soutien de l’équipe de Céline. Elle sait qu’elle a accès aux meilleures ressources. Elle se sent d’attaque et pas du tout angoissée. Du plaisir, disait-on. Une fantaisie, en terminant? "J’aimerais bien participer à Saturday Night Live, juste parce qu’ils ont tellement l’air de s’amuser!"