Opéra Lyra / Richard Margison : Spectacular, spectacular!

"Turandot est d’une richesse incroyable et aborde des thèmes historiques retentissants. Mais c’est la musique qui reste gravée dans les mémoires. Elle fait en sorte que Turandot reste aussi apprécié", lance d’emblée le metteur en scène Brian Deedrick, au sujet de l’opéra écrit en 1924 par le compositeur italien Giacomo Puccini, qui raconte l’histoire de la princesse Turandot, dont la beauté n’a d’égale que sa cruauté. Son charisme glacial mais irrésistible attire à Pékin moult prétendants à sa main et à son coeur. Gare à celui qui voudrait lui voler son coeur: trois énigmes lui seront posées. S’il élucide ces trois questions, il gagne la main de Turandot et, du même coup, accède au trône de Chine; s’il échoue, la princesse se fera un malin plaisir de le décapiter. Qu’on lui coupe la tête! "Il y a beaucoup de choses qui ont changé en Chine, mais le climat politique reste extrêmement incertain et son statut unique se révèle constamment d’actualité. Turandot est l’un des rares opéras dont l’histoire est encore aussi intéressante et crédible qu’elle l’était à sa création. Je verrais bien l’action du spectacle campée en Corée du Nord, si Kim Jong-il était une femme…" renchérit le ténor torontois Richard Margison, mi-sérieux, mi-amusé.

Son interprétation de Florestan dans le Fidelio du Metropolitan Opera a récemment été louangée par les critiques spécialisées, et son passé de chanteur folk a récemment fait l’objet d’un superbe documentaire intitulé The Folk Singing Opera Star. Mais Margison se plaît toujours à interpréter le rôle principal de Calaf, le prince inconnu, dont il revêtira les costumes pour plus d’une 300e fois en carrière. "C’est comme enfiler une pantoufle bien chaude. Je suis en mesure de savoir où et quand mettre toute la sauce et à quel endroit je peux économiser ma voix. Même si l’opéra s’appelle Turandot, c’est Calaf qui en est le rôle principal, et c’est un rôle très exigeant. Cela dit, je prends toujours beaucoup de plaisir à entrer dans cette histoire", affirme celui qui opère un retour dans une production d’Opéra Lyra après 24 ans d’absence auprès de la compagnie ottavienne. "Vous voulez des exécutions? De magnifiques histoires d’amour? Un volet conte de fées qui vous amènera du spectaculaire et des émotions à fleur de peau? Turandot est TOUT ça."

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