Pascal Lejeune : La guitare qui revient au galop
Avec ses textes teintés d’humour noir, Pascal Lejeune est à la veille de se tailler une très belle place sous le soleil de la chanson québécoise.
Pascal Lejeune n’a peut-être que deux albums à son actif, mais il a un parcours à rendre jaloux plusieurs artistes bien établis. Dans le seul mois de mai 2010, Lejeune a obtenu trois prix prestigieux, dont le Coup de coeur de l’Académie Charles Cros, en France. Pas mal pour un auteur-compositeur-interprète qui a pied au Nouveau-Brunswick.
Au sujet de son dernier album, Adélaïde, paru en 2009, Lejeune nous a raconté les circonstances qui l’ont amené à travailler avec nul autre qu’Yves Desrosiers (Jean Leloup, Lhasa de Sela, Richard Desjardins) en tant que réalisateur: "J’étais un fan de ce musicien et réalisateur depuis longtemps. À un moment donné, ma gérante m’a laissé entendre que ce serait le temps ou jamais de me lancer dans un deuxième disque et elle m’a demandé avec qui je souhaiterais collaborer pour la réalisation. J’ai immédiatement pensé à Yves Desrosiers tout en me disant que les chances que ça fonctionne étaient pratiquement inexistantes. Mais ma gérante a sauté sur le téléphone et, après lui avoir envoyé une maquette, l’impossible s’est produit."
Si Pascal Lejeune mène une carrière professionnelle en tant que musicien depuis cinq ans, il a quand même tenté d’exorciser le créateur en lui pendant un certain temps, en vain. "J’ai essayé de mettre la guitare de côté et de me trouver une job normale. J’ai même cru que ça fonctionnerait, mais à un moment ou à un autre, ça te revient et tu ne peux rien faire contre ça."
Il faut savoir que Lejeune a derrière lui un passé riche en musique. Né dans une famille où les pianistes et les guitaristes sont nombreux, le chanteur avait un destin déjà tracé. Mais comment en est-il venu à créer son propre matériel? Le Néo-Brunswickois nous explique: "Il y a quelques années, je tripais ben gros sur la chanson française. Je m’étais mis dans la tête de repiquer des chansons de Georges Brassens, mais comme il y a énormément de texte dans ses oeuvres, je passais de quatre à cinq heures par jour à les répéter afin de les mémoriser. Je suis venu tellement tanné d’apprendre les chansons des autres que, sans vraiment l’avoir décidé, j’ai commencé à travailler sur mes propres chansons."
Maintenant qu’il a acquis une certaine notoriété en France, on est en droit de se demander s’il a en tête d’attaquer sérieusement ce marché tant convoité. Mais la réponse de Lejeune démontre qu’il a les deux pieds sur terre: "Je vais jouer là-bas trois ou quatre fois par année et c’est très agréable comme ça. On m’invite et j’y vais. Mais de là à vouloir démarrer une carrière en France, c’est une tout autre chose. Pour bien réussir dans ce pays, il faudrait que j’aille y habiter pendant quatre ou cinq ans, et comme je me plais à vivre avec ma famille ici au Nouveau-Brunswick, disons que le choix est assez simple à faire."
À écouter si vous aimez /
Georges Brassens, Richard Desjardins