Madison Violet : Prendre racine
Musique

Madison Violet : Prendre racine

Sur son troisième gravé, le duo féminin Madison Violet se révèle à la fois plus sombre et plus personnel. Curieusement, les deux femmes n’ont jamais été aussi populaires.

Le terme canadiana s’applique généralement à toute forme d’art qui provient de nos terres et qui est exposée en pays étranger. Si on utilise principalement canadiana en littérature – les recueils Souvenir of Canada 1 & 2 de Douglas Coupland y font notamment référence -, il est de plus en plus commun de le voir définir le country-folk canadien. Pour Madison Violet, ce néologisme aura beau sonner délicieusement à ses oreilles et porter les effluves d’une savoureuse touche de sirop d’érable, il n’en demeure pas moins que le folk reste le folk. Canadien ou pas. "Canadiana est souvent utilisé outre-mer par la presse spécialisée pour différencier l’americana, la musique roots américaine, de celle proposée ici par les artistes canadiens", lance de prime abord Brenley MacEachern, guitariste, harmoniciste et première moitié de Madison Violet. Son complément, Lisa MacIsaac (mandoliniste, violoniste et soeur d’Ashley), renchérit: "Et je ne crois pas qu’il y ait une si grande différence entre les artistes folk américains et ce que nous faisons. Dans notre cas, notre inspiration vient quand nous sommes sur la route, et nous ne sommes pas toujours au pays…"

En faisant appel au réalisateur torontois Les Cooper (Jill Barber, Meaghan Smith) pour diriger l’enregistrement de No Fool for Trying, leur troisième gravé, les deux femmes ne se doutaient pas que le bidouilleur allait à la fois renforcer leurs propositions folk 100 % canadiennes et offrir un produit encore plus exportable (l’album a connu un succès d’estime notamment en Allemagne). "Sur No Fool…, la production est sans doute plus épurée, mais les chansons sont plus fortes. Les textes résonnent tranquillement, de façon à ce que la musique vienne soutenir le propos", explique MacIsaac, en ajoutant qu’elles ont toutes deux écrit sur la perte, la mort et l’acceptation. "Malgré le fait que nos textes ne sont souvent pas jojo, Cooper est parvenu à les envelopper de guitares, de banjos et d’arrangements si ensoleillés que l’auditeur se voit pratiquement obligé de taper du pied ou de sourire dans sa voiture", ajoute MacEachern.

Récemment récompensé aux Canadian Folk Awards dans la catégorie Best Vocal Group, le duo affirme vivre ce succès inédit en gardant les pieds sur terre. "No Fool… obtient plus de succès parce qu’il y a un match parfait entre notre nouveau label [True North] et nous, les gratteuses de guitare. Cela dit, je crois que l’album en soi est très, très, très bon!" conclut d’un éclat de rire MacIsaac.

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