Michel Cusson : Couleur café
Michel Cusson délaisse le jazz le temps d’une excursion dans la chanson avec Café Élektric, un projet original et souvent hypnotisant, un CD et un spectacle en forme d’ovni.
Francis Hébert
Photo : Sébastien Raymond
De son groupe UZEB à la trame sonore d’Omertà, on croyait connaître Michel Cusson. Pourtant, le voici qui arrive avec un stupéfiant opus, Café Élektric, qui devrait intriguer les amateurs d’électro-pop et de Bertrand Burgalat. Cusson a choisi de nouveaux partenaires pour mener rondement son projet: aux voix et aux textes, on retrouve Térez Montcalm et Luck Mervil. Ce dernier est parfois méconnaissable, dans des interprétations qui rappellent les bonnes heures de Julien Clerc. Du coréalisateur Kim Gaboury (alias aKido) aux divers musiciens, tous se sont effacés pour créer une bulle musicale foisonnante et fusionnelle.
"La raison pour laquelle je fais de la musique, dit Cusson, c’est pour faire plaisir aux gens, mais en même temps je veux quelque chose de profond. Plus je fais de mélodies, plus j’essaie qu’elles soient claires et nettes, qu’elles projettent et touchent. J’ai donné mes musiques à Luck et Térez pour qu’ils y mettent des paroles. Je voulais qu’on véhicule quelque chose de positif, sans être un groupe avec une cause, un drapeau. On va dans le rêve, le ludique, des ambiances parfois abstraites."
Le guitariste carbure toujours au jazz et au rock, et il s’est enfermé pendant deux ans pour préparer ce Café: "J’ai fait un long périple en studio. Ce projet vient de la volonté de collaborer avec des gens. J’essaie toujours de m’ouvrir. Cette fois, c’est un peu plus large. J’avais d’autres choses à dire, par les musiques, mais également par les voix. Il me restait à explorer la chanson en français, comme un nouveau véhicule plus actuel."
Sur Café Élektric, un texte a été signé par le chanteur Frédérick Baron, un autre par Gaële (la Française exilée au Québec offre la très belle À travers tes mots). Mais Michel Cusson tient à souligner particulièrement le travail de Kim Gaboury: "Il est là depuis le début, ça fait environ six ans qu’on collabore ensemble. Il m’a aidé pour le choix des musiques, car j’en avais des tonnes! Dans cet univers de guitares, il a travaillé fort sur l’exploration sonore et la production."
Au tour des planches maintenant de vibrer au son de ce Café éclectique.
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