Vitalic : Vital Vitalic
Vitalic cultive l’art de se mettre en danger en tentant de se réinventer autant sur scène que sur disque.
On ne parle pas de Vitalic comme d’un artiste prolifique. Ce trafiqueur de rythmes dijonnais a acquis le respect de ses pairs et du public non pas par la quantité de ses productions mais plutôt grâce à leur qualité. Cet ex-étudiant en musique classique qui a d’abord manié le trombone avant d’être frappé de plein fouet par la déferlante Daft Punk, vers la fin des années 90, préfère y aller au feeling et peaufiner son style plutôt que de tenter de suivre les incessants changements d’humeur de la musique électronique.
En une quinzaine d’années d’activité, Vitalic, ou Pascal Arbez-Nicolas de son vrai nom, n’a fait paraître que deux albums complets. Bon, il y a bien un certain nombre de singles, EP et remix à prendre en compte, mais c’est tout de même assez chiche pour un artiste aussi acclamé. "J’ai commencé à faire de la musique dans mon coin à Dijon, un peu confidentiellement", résume Vitalic attrapé dans un rare moment de répit à Ibiza. "C’était plus dans le but de sortir quelques morceaux et faire des remix de temps en temps que de me lancer dans la production d’un album. Par contre, en 2001, quand j’ai sorti mon Poney EP sur Gigolo Records, là j’ai eu envie de ne plus me cantonner dans la musique de danse et de faire plutôt un album. C’est en 2004 que mon premier disque (Ok Cowboy) est paru, mais j’ai mis quatre ans avant de produire le suivant (Flashmob)… Tout simplement parce que j’ai commencé à pas mal tourner à l’étranger, à donner des concerts, d’abord avec des machines puis ensuite avec des éléments visuels en plus. Je me suis pris au jeu et ça me plaisait de voyager, de jouer partout. Après quelques années de ce régime, j’ai eu envie de retourner en studio", poursuit d’un ton neutre mais de façon bien réfléchie le bidouilleur français. "C’est certain que j’ai de la pression de la part du public et surtout de ma maison de disques, mais c’est plutôt moi qui me mets de la pression pour faire un autre album quand je sens que j’ai fait le tour, que je suis allé au bout de mon truc, que j’ai envie d’essayer autre chose."
Chez Vitalic, les albums ne se suivent pas et ne se ressemblent pas. Alors que Ok Cowboy (2005) est plus sombre et même rock dans l’esprit, Flashmob, dans un ton plus ludique et musical, flirte davantage avec l’italo disco à la Moroder et la synthpop des années 80. Une différence de style que Vitalic adapte de toutes sortes de façons dans ses performances live où, seul sur scène entouré de ses nombreuses machines, il s’amuse à réinventer sa musique. Un artiste qui aime se mettre en danger. "J’aime vraiment monter sur scène en me disant: "Fais attention à ça parce que tu ne connais pas bien cette nouvelle façon d’interpréter tel ou tel morceau, c’est la première fois que tu fais cette pièce, ou t’as fait une erreur la dernière fois sur un truc…"
"En plus, je change régulièrement ma playlist en concert. Je fais rarement la même perfo deux fois. Je trouve que ça met un peu de jus à l’ensemble, et j’aime qu’on vienne me voir après un concert et qu’on me dise: "C’était bien, mais c’était pas toi.""
À voir si vous aimez /
Daft Punk, Laurent Garnier, Simian Mobile Disco