Gotan Project : Gotan en emporte le vent
Gotan Project a laissé sa marque à Montréal en se produisant autant au Spectrum qu’au Métropolis et au Osheaga. Le labo du tango est enfin de retour avec la mission Tango 3.0.
Voici Gotan Project, le trio qui a viré le tango à l’envers! On se rappelle la salle de rédaction de Voir au lendemain de Noël en 2002, lorsque l’ovni La Revancha Del Tango a atterri sur nos bureaux. Après la surprise, le gravé est devenu disque de la semaine, puis a fait école…
Une grosse machine, le Gotan? "Ça dépend avec qui on nous compare, réplique l’Argentin Eduardo Makaroff, flegmatique, depuis son domicile parisien. Nous ne venons pas avec des danseurs, mais nous sommes sept sur scène avec les instruments acoustiques, les tables tournantes et les ordinateurs… Et il y a surtout l’aspect spectacle visuel, avec la vidéo qui accompagne le live. Cela devient un show complet, un voyage intégral qui touche tous les sens."
Inspirée de l’art moderne, l’image du Gotan est aujourd’hui indissociable de sa musique. Un univers créé de toutes pièces par Prisca Lobjoy, une jeune artiste graphique enrôlée par le dj Philippe Cohen-Solal dès les débuts de l’étiquette indépendante Ya Basta! qu’il pilotait alors depuis sa chambre à coucher. Elle réalise les photos, le design, les pochettes, les clips et tout ce qui est lié à l’imagerie du groupe, évoquant les films noirs, les années 30, la dictature, le polar et le fantastique… "Une lecture parallèle et non illustrative, précise mon interlocuteur, une autre dimension, assez personnelle, très sensuelle et érotique."
Vous avez dit érotique? Après l’élégant Lunatico, qui évoquait l’esthétique retro du tango cancion et l’époque du séducteur Carlos Gardel, le labo que dirige Christophe Muller avec ses deux compères est revenu sur la piste de danse avec une nouvelle bombe et un gros son: la formule Tango 3.0.
"Nous avons une manière de travailler qui est celle des musiques électroniques, dit Makaroff. La méthode a ses procédures et ses spécificités. Nous tentons d’y introduire des éléments de rock et de folklore. Nous sommes très intuitifs, nous ne nous rendons pas trop compte. Après, nous analysons avec vous, les journalistes… Cette exploration du tango est la raison d’être de Gotan. Nous n’allons va pas nous mettre à faire du fado ni de la musique brésilienne. Dans notre domaine, les possibilités sont infinies…"
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