Bïa / Yves Desrosiers : Sans frontières
Bïa et Yves Desrosiers se réunissent sur scène pour satisfaire leur soif d’aventure. Deux grands voyageurs de la musique.
Vladimir Vissotski a marqué la rencontre entre Yves Desrosiers et Bïa. La chanteuse d’origine brésilienne débarquait de France au Québec pour la première fois il y a plus de 10 ans. Cette première rencontre a eu lieu au Théâtre Petit Champlain de Québec. "Je venais de terminer la lecture de la biographie du chanteur russe qui avait été écrite par sa femme, Marina Vlady. C’était quand même exceptionnel de rencontrer quelqu’un, à l’autre bout du monde, qui s’intéressait lui aussi à Vissotski. Yves était déjà en contact avec la famille du chanteur pour négocier les droits d’auteur et avait commencé la traduction de certaines chansons. J’ai finalement collaboré à l’album Volodia, en adaptant certaines des chansons du chansonnier russe pour Yves. Du même coup, Yves et moi sommes restés amis, et maintenant nous sommes même voisins!"
Et l’histoire se poursuit depuis. À preuve, Chansons indociles, le dernier album d’Yves Desrosiers, sur lequel on trouve la chanson Maria, écrite par Beatris Krieger, le nom complet de Bïa. C’était donc inévitable de les retrouver unis sur une même scène. "On partage le même amour de la poésie, de la mélodie et du lyrisme de certaines paroles, même si ce n’est pas notre langue, constate-t-elle. Que ce soit russe, bulgare, arabe ou encore hispanique, c’est la voix humaine qui nous importe. Ensuite, bien sûr, nous nous concentrons sur la signification et l’histoire de ces chansons."
Le spectacle s’ouvre comme si Bïa était au centre du spectacle. Les spectateurs seront vite pris au dépourvu lorsque l’interprète invitera celui qui l’accompagne, l’homme de l’ombre, à parler au public et à interpréter une chanson. "Pendant les cinq ou six premières pièces, je suis la chanteuse qui est accompagnée par Yves. Je le présente, il prend la parole et les gens semblent étonnés. Remarque, je les comprends! Yves a parfois un côté un peu hirsute!" remarque-t-elle à la blague.
"Je pense que les gens sont surtout surpris par sa voix. Elle est très belle! Nous deux, ce que nous voulions exposer dans cette formule, c’est l’intimité et l’émotion. Ce n’est pas du divertissement. C’est même recommandé d’avoir pris un verre ou deux, d’être détendu. On raconte une histoire à travers ces chansons et il faut plonger. Pour Vissotski, par exemple, il est encore important de le mettre en situation et d’expliquer qui il est. La même chose pour Paco Ibánez, que nous interprétons aussi. Avant, mes spectacles étaient très identifiés au Brésil. Là, c’est totalement autre chose. Surtout à cause des arrangements à la guitare et au slide."
Dans cet univers folk et parfois même country, Bïa et son acolyte ont trouvé un cadre intimiste pour mettre en relief des coups de coeur qu’elle appelle des "frissons". Si pour l’instant l’expérience se limite à la scène, l’interprète aimerait bien voir l’exercice se prolonger sur disque. "On y pense, un enregistrement live, par exemple. Mais il y a beaucoup de détails à résoudre, les droits d’auteurs et tout ça. Qui sait, peut-être un jour!"
À écouter si vous aimez /
Lhasa, Bïa et Yves Desrosiers