Hot Panda : Toujours vivant
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Hot Panda : Toujours vivant

Les membres de Hot Panda se sont remis avec succès d’un premier chapitre tourmenté qui a forgé son caractère. Les voici de retour avec un titre ironique: How Come I’m Dead.

Chris Connelly est en route vers le Québec avec son groupe Hot Panda au moment de l’entrevue. Le festival Pop Montréal marquait les débuts d’une nouvelle tournée après la sortie du deuxième album, How Come I’m Dead. Seulement un an s’est écoulé depuis la parution de Volcano… Bloody Volcano, autant dire que la formation indie rock d’Edmonton n’a pas chômé ces derniers mois.

"Notre intention était de faire un album qui puisse traduire le plus possible l’énergie brute du groupe, précise Chris Connelly. En studio, il n’y avait pas de stratégie particulière. On s’est rendus à Vancouver pour une semaine et on a enchaîné les pièces, sans même réfléchir aux arrangements. Live off the floor, sans contrainte et le plus naturellement possible. Ça faisait du bien de sortir de la précédente tournée. On voulait passer à autre chose."

Effectivement, Hot Panda a vécu un véritable marathon en 2009, fort d’une bonne critique dans l’Ouest. Les dates se sont multipliées et les séjours en Europe et aux États-Unis ont presque mis un terme aux aspirations de Connelly, qui à cette époque semblait vouloir conquérir le monde avec sa musique. "Nous avons beaucoup tourné, au point où maintenant je peux admettre que nous avons trop tourné. C’était le fun, mais il y a eu des hauts et des bas. Avec le premier album, nous avons constaté que c’est un job difficile. Il s’agit maintenant de s’ajuster. Pour How Come I’m Dead, nous allons nous concentrer sur le Canada, c’est maintenant ça notre priorité. Il y aura quelques dates à l’extérieur, dont bientôt une visite à New York. Mais tout ce qui concerne l’Europe et les États-Unis… Disons que c’est très compétitif."

Maintenant soucieux de cultiver un bassin de fans dans son pays natal, Hot Panda accueille aussi dans ses rangs une nouvelle bassiste, Catherine Hiltz, qui ajoute au répertoire une teinte sonore éclectique lorsqu’elle touche au violoncelle et à la trompette. Complété par Maghan Campbell (batterie) et Heath Parsons (guitare, accordéon et claviers), le groupe de Connelly signe une musique pop théâtrale qui cite involontairement les grands classiques de Roxy Music et de Talking Heads. Un peu comme ses cousins de l’Ouest, la formation The William Blakes.

Au cours de l’enregistrement en compagnie des producteurs John Collins et David Carswell à leur studio JC/DC Studios à Vancouver, la formation a respecté une approche créative très spontanée, faisant naître une musique ponctuée de syncopes et d’anachronismes. "C’est beaucoup plus l’attitude que le son de ces artistes que tu viens de mentionner qui nous inspire. Lorsque tu écoutes un disque de Roxy Music, tu constates qu’il y avait un feeling particulier qui se communiquait en studio. En fait, surtout dans les premiers disques solos de Brian Eno (Here Come the Warm Jets, par exemple). Il y a quelque chose de spécial dans leur façon de jouer. L’énergie de ces groupes est unique, on a l’impression qu’il n’y avait aucune restriction en studio. On est influencés par cette approche. J’ai le sentiment qu’avec notre dernier album, on a réussi ça." ?

À écouter si vous aimez /
Brian Eno, The William Blakes, Roxy Music