Ian Anderson : Le troubadour progressif
Musique

Ian Anderson : Le troubadour progressif

Ian Anderson porte encore le flambeau de Jethro Tull après plus de 40 années de carrière. Avec cette nouvelle tournée, il conjugue l’acoustique au rock lourd qui a caractérisé la carrière du groupe. Sur une ou deux jambes, l’aventure se poursuit.

Ian Anderson n’est pas prêt de laisser tomber Jethro Tull. Même privé des services du guitariste Martin Barre, qui avec le chanteur a fondé le groupe à la fin des années 60, le plus célèbre des flûtistes rock trouve toujours le moyen de retourner sur la route afin de combler les nombreux fans qui se sont renouvelés sur plus de trois décennies. Au programme de ce nouveau concert, un spectacle bidimensionnel, dont la première partie sera entièrement acoustique.

"Après toutes ces années, je me rends bien compte que le catalogue de chansons de Jethro Tull est très imposant. Plusieurs pièces ont rarement été exécutées. Cette tournée permet de dépoussiérer tout cela et, peut-être, de surprendre les gens, par exemple avec une pièce comme Budapest, issue de l’album Crest of a Knave. Je retourne également à Stand Up, notre premier album. Bien entendu, on revisite Aqualung et Thick as a Brick. Quelques nouvelles compositions seront aussi offertes, ainsi que de nouveaux arrangements d’oeuvres de compositeurs de musique classique. Revues et corrigées, à la méthode Jethro Tull…" indique-t-il sourire en coin.

Accompagné du jeune guitariste allemand Florian Opahle, Anderson renoue par contre avec le pianiste et accordéoniste John O’Hara et le bassiste David Goodier, membres en règle de la formation britannique depuis maintenant quelques années. Avec Scott Hammond à la batterie, un musicien très prolifique sur la scène jazz, l’artiste a le sentiment d’avoir entre les mains le groupe parfait pour rendre justice au répertoire qui trouvera un volume sonore plus imposant en deuxième partie de concert.

Avec Led Zeppelin à la fin des années 60, Jethro Tull a vécu la fin du chapitre peace and love qui teintait alors la scène musicale. En citant le chanteur Scott McKenzie, Anderson constate aujourd’hui à la blague que de marcher dans les rues de San Francisco, une fleur dans les cheveux, n’a jamais été sa tasse de thé.

"À nos débuts, le rêve hippie s’évaporait. En 1968 et 1969, une nouvelle réalité se mettait en place. Spécialement en Angleterre, où tous ces groupes sortaient de l’ombre, des groupes principalement influencés par la musique noire américaine et le blues. C’était notre cas. Et par la suite, le courant progressif s’est mis en place avec King Crimson, Yes, et même Jethro Tull qui y a contribué de façon éclectique. Mais il ne faut pas oublier le courant punk, avec MC5 à Détroit, par exemple. Là, nous étions à l’opposé des principes hippies. Quelqu’un se présente sur la scène et crie: "Kick out the jams, motherfucker!" Je n’ai pas besoin de te dire que ça, c’était nouveau! Donovan et les autres prophètes folk venaient d’être détrônés pour de bon. Il n’y a que Jon Anderson qui est resté hippie!" conclut en riant l’artiste à propos du chanteur de Yes.

À écouter si vous aimez /
King Crimson, Emerson, Lake and Palmer, Yes