King Khan & The Shrines : Le roi du fou
Le cirque rock’n’roll perpétuel de King Khan & The Shrines.
Sur scène, il est l’exubérance même et est réputé pour entraîner son public à faire les pires folies. Mais au moment de notre entrevue, Arish Khan, alias King Khan, est d’un sérieux et d’un concentré troublants. On dirait qu’on le dérange à la bibliothèque ou à l’église. C’est presque ça: "On est au Kansas et on vient tout juste de pratiquer avec Gino Washington, la légende du soul! Il va jouer cinq morceaux avec nous ce soir", explique le Montréalais exilé à Berlin, plein de révérence. "Je dirais que c’est une de nos plus grandes influences. Et c’est lui qui nous a contactés pour voir si on pouvait faire quelque chose ensemble!"
Cette nouvelle rencontre couronne une année déjà fertile en duos et projets secondaires de toutes sortes, pour King Khan. Outre le King Khan & BBQ Show, avec le chantre rock’n’roll montréalais BBQ (le projet est maintenant sur la glace à la suite d’une dernière tournée trop chaotique au goût des deux musiciens), Khan a retrouvé cet été ses Almighty Defenders (qui l’unissent aux Black Lips) le temps d’une tournée, puis immortalisé sur disque les Tandoori Knights, un projet punk conjoint avec le one-man band Bloodshot Bill, ainsi que Vomit Squad, un autre projet punk, cette fois avec son ex-partenaire au sein de feu les Spaceshits, Danny Marks, de même que Roy Vucino de Red Mass. "C’était vraiment chouette de retrouver ces gars-là et de faire quelque chose", souligne Khan, tout en admettant que de tels projets rendent ses rares visites à Montréal plutôt chargées. Si on peut s’attendre à le voir faire irruption au lancement de ses amis des Demon’s Claws (les 8 et 9 à L’Esco), lors de son retour, il compte surtout consacrer son temps libre à voir sa famille.
Lui-même père de deux enfants, Khan envisage éventuellement de ralentir son rythme de tournée. "Je préférerais passer plus de temps à la maison, être davantage un homme de famille. À un moment donné, ça pèse, tous ces voyages", témoigne-t-il. Pour l’instant, toutefois, pas de retraite en vue: lui et ses Shrines travaillent à la suite de What Is?!, dernier véritable opus de la formation remontant déjà à 2007 (l’album The Supreme Genius of King Khan & the Shrines était une compilation).
D’ici là, la route promet d’apporter d’autres moments cocasses à celui qui, au printemps dernier, se faisait prendre en photo les culottes baissées à côté de Lindsay Lohan ("C’était à Cannes. On n’avait pas de loges pour se changer et elle était là…"). "Il y a toujours plein de trucs fous qui arrivent", hésite Khan, lorsque je lui demande d’isoler un souvenir de tournée particulièrement marquant. Puis, il en trouve un: "Un jour, à New York, ce type vraiment gros est monté sur scène pendant le concert et s’est mis en sous-vêtements. Puis, il s’est emparé des brillants que notre danseuse lançait dans les airs et s’est mis à les manger. On aurait dit qu’il vomissait du glitter! À la fin, je l’ai jeté par terre et nous avons empilé tout notre équipement sur lui! C’était plutôt drôle."
"J’aime quand ces choses-là arrivent, mais ça n’est pas attendu, provoqué ni planifié, indique le musicien. C’est bien de savoir qu’on inspire aux gens de se défouler, de lâcher leur fou. Mais l’objectif du concert reste de jouer les chansons. Ce n’est pas un match de la WWF."
À voir si vous aimez /
The Black Lips, Jay Reatard, Otis Redding