Cannibal Corpse : Les maîtres de l'horreur
Musique

Cannibal Corpse : Les maîtres de l’horreur

Cannibal Corpse débarque en ville pour célébrer les 10 ans du Trois-Rivières Metalfest. Pour le groupe death métal, voici une autre occasion de souligner son lien particulier avec le Québec.

"Nos plus jeunes fans croient qu’on est originaires de Tampa, en Floride, mais Cannibal Corpse s’est formé à Buffalo, dans l’État de New York. On était donc voisins du Québec à nos débuts. Je crois que notre second concert à l’extérieur des États-Unis a eu lieu à Montréal. On jouait avec nos amis de Gorguts", relate le bassiste Alex Webster.

Depuis ses débuts en 1988, la formation death métal bénéficie d’une grande popularité au Québec, qui ne se dément pas avec les années: "Luc (Lemay, guitariste-chanteur de Gorguts) et ses musiciens nous ont fait connaître la poutine très tôt dans notre carrière", rigole le bassiste, en rappelant que Cannibal Corpse est sans doute l’un des groupes américains qui s’est aventuré le plus loin au Québec, avec des concerts à Rimouski, à Magog (dès 1990), sans oublier sa participation au festival Polliwog en 2000.

Après 22 ans de carrière et 11 albums, le groupe, qui compte également dans ses rangs le batteur Paul Mazurkiewicz, les guitaristes Pat O’Brien et Rob Barrett et le chanteur George "Corpsegrinder" Fisher, n’a pas l’intention de ralentir le rythme sur disque, mais pourrait se faire plus rare sur scène: "Certains membres du groupe ont des enfants, mais aussi, en vieillissant, la fatigue se fait sentir plus vite. On a tous plus de 40 ans et on commence à penser à ce genre de choses. Le death métal est une musique très exigeante physiquement, spécialement pour les batteurs. Dès que l’un d’entre nous va vouloir ralentir le rythme, on va y penser", reconnaît Alex.

Si Cannibal Corpse ralentit le rythme de tournée, ce ne sera sûrement pas faute d’ambition ou d’intérêt de la part du public: "Il y a toujours place à évolution ou à amélioration, surtout pour les groupes de death métal ou de black métal. Grâce à des formations comme Job for a Cowboy et Suicide Silence, une nouvelle génération d’auditeurs s’intéresse au métal extrême. On voit cela comme une belle occasion de faire découvrir notre musique à plus de gens encore. C’est un peu le même phénomène qui se produit actuellement avec Iron Maiden. Une nouvelle génération de fans découvre la musique du groupe alors qu’il existe depuis 12-13 ans de plus que nous", souligne le bassiste, content d’avoir bâti avec Cannibal Corpse une discothèque dont il peut être fier. "Quand je réécoute des albums comme Gallery of Suicide (1998) et Bloodthirst (1999), que les fans ont un peu oubliés, je me dis qu’ils méritent d’être redécouverts. On avait travaillé fort sur ces albums", soutient Alex. Le groupe a d’ailleurs commencé à écrire des nouvelles chansons – Alex préfère qu’on dise des petites histoires d’horreur – pour le successeur d’Evisceration Plague, paru en 2009. "On devrait être prêts à entrer en studio l’été prochain", conclut-il.

Le 16 octobre dès 18h30
À la Bâtisse industrielle
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Immolation, Deicide, Dying Fetus

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Créé il y a 10 ans dans le but de mettre en valeur les bands métal locaux, le Trois-Rivières Metalfest n’avait aucune ambition. "On faisait ça sans penser à l’année d’après", souligne Jean-François Houle, l’un des trois organisateurs avec Samuel Landry et Annie Richard. "On n’avait pas de but à long terme. Mais ça a été immédiatement un succès. Je me rappelle que le Maquisart était plein. Ce n’était pas sold out, mais pas loin. On s’était alors dit qu’on venait de créer quelque chose d’important. Après, on a organisé une deuxième édition encore plus étoffée. On avait fait venir des bands plus connus; le succès avait été encore plus grand que la première fois." La suite, on la connaît: en 2003, le Trois-Rivières Metalfest a étalé ses concerts sur deux soirs, puis a déménagé ses activités à la Bâtisse industrielle en 2007, en raison de la fermeture du Maquisart. Un mal pour un bien. "Du point de vue organisationnel, c’est pas mal mieux, poursuit Houle. Au Maquisart, c’était ben le fun, mais on était serrés comme des sardines. Là, on a de l’espace et c’est plus comme un vrai festival. L’esprit est plus à la fête. Et on peut recevoir plus de monde." Et du monde, il devrait y en avoir les 15 et 16 octobre puisque l’événement recevra plusieurs grandes pointures, dont Cannibal Corpse, Despised Icon, Misery Index et Mononc’ Serge et Anonymus ainsi que Blindwitness, Divinity, Strigampire, Unfallen, Martyr, Neuraxis, Augury, Revocation, Horifixion et Superior Enlightenment. (K. Gélinas) www.troisrivieresmetal.com