Gord Downie / The Country of Miracles : Renaissance
Musique

Gord Downie / The Country of Miracles : Renaissance

Gord Downie revient sur scène, cette fois-ci avec son groupe The Country of Miracles. Une réunion de prédilection qui nous fait presque oublier son passé fructueux au sein des Tragically Hip.

C’est sur un ton posé que le chanteur Gord Downie s’excuse de son retard. Presque timide, il occulte d’entrée de jeu cette image de bête de scène qu’il s’est forgée à la tête de la formation canadienne The Tragically Hip pendant plus de 25 ans. L’artiste semble serein alors qu’il profite d’une légère pause dans une tournée pancanadienne en compagnie de son groupe The Country of Miracles, en appui à la sortie de l’album intitulé The Grand Bounce.

Avec ce disque, l’auteur-compositeur-interprète nous présente une troisième production solo, après Coke Machine Glow et Battle of the Nudes. Un retour en force après sept ans alors que la machine des Hip s’offre un hiatus. Toujours à ses côtés lorsqu’il se retrouve en formule solo, ses fidèles musiciens Josh Finlayson (basse), Dale Morningstar (guitare), Dave Clark (batterie), Dr. Johnny Pee (claviers) et Julie Doiron (voix et guitare).

"Julie était dans le groupe Eric’s Trip à l’époque où je l’ai connue et j’avais invité la formation à se joindre à la tournée des Hip Another Roadside Attraction, se souvient le chanteur. On avait traversé le pays en entier et on a tissé des liens. Elle venait d’avoir un enfant, je venais d’avoir un enfant, on est devenus rapidement des amis. J’ai toujours aimé sa voix et elle s’est retrouvée sur quelques chansons des Hip aussi. Aujourd’hui, je peux te dire qu’elle m’inspire beaucoup. Tous les musiciens qui forment The Country of Miracles sont des amis et des confidents. C’est ce qui doit primer en musique. En fait, l’idée de faire de la musique, c’est la réunion. On s’associe avec ceux qu’on aime."

Le même sentiment anime Gord Downie lorsqu’il nous parle de Chris Walla, le fondateur du groupe Death Cab for Cutie, qui a réalisé le nouvel album du chanteur. "J’étais un fan de Death Cab for Cutie, mais surtout de Chris. Lorsque j’ai constaté qu’il était capable de tout faire dans ce groupe, j’ai été très impressionné. Avec lui, ce ne fut pas un challenge en studio, c’était comme une chaleureuse accolade. On ne veut plus que ça s’arrête."

"Un mois avant d’entrer en studio, nous avons passé en revue les chansons, ajoute-t-il. Moi, seul à la guitare, pour lui enseigner le répertoire. Le studio c’est, avant toute chose, faire des choix. Avec Chris, j’ai le sentiment d’avoir eu le collaborateur idéal pour illustrer en détail ces chansons, mais subtilement. Prends la chanson The Drowning Machine par exemple, tu remarqueras qu’il y a cette couleur à la PJ Harvey à un certain moment. Ça, c’est Chris. Son bagage d’influences correspond au mien, malgré le fait que nous ne sommes pas du tout de la même génération", précise-t-il en riant.

Downie semble maintenant jouir d’un parfait équilibre entre l’image de la rock star et celle du poète. Une situation qui lui plaît et qu’il résume de la sorte: "Avec le temps, on arrive à faire le ménage dans ses pensées. On apprivoise l’idée de composer avec qui on est, et on accorde beaucoup moins d’importance à ce qu’on voudrait être."

À écouter si vous aimez /
The Sadies, By Divine Right, Ron Sexsmith