OFF Festival de jazz de Montréal : Trompette lyrique
De retour à l’OFF Festival de jazz de Montréal, le trompettiste Jacques Kuba Séguin et son groupe The Odd Lot présentent leur jazz mâtiné de musique folklorique est-européenne et d’electronica.
Entre ses journées consacrées à l’enseignement, les tournées au sein de Papagroove ou à la tête de sa formation The Odd Lot (en Europe en mars dernier), quand Jacques Kuba Séguin trouve-t-il donc le temps de reprendre son souffle? En regardant sa feuille de route fort diversifiée, on a l’impression qu’il n’a guère déposé son biniou depuis le moment où, encore gamin, il a choisi l’instrument royal du jazz comme véhicule d’expression. "J’étais en sixième année, mon père m’a acheté une cassette de Louis Armstrong et j’ai passé des semaines à apprendre à l’oreille les deux premiers chorus de St. Louis Blues et c’est comme ça que tout a commencé pour moi."
Très attaché à ses origines polonaises (par sa mère), ce trompettiste tout-terrain a multiplié au fil des années les expériences musicales qui témoignent d’un remarquable éclectisme (Orange étrange, Jean Leloup, Marco Calliari, Les Gitans de Sarajevo, le Cirque du Soleil, le big band de Vic Vogel, etc.) pour finalement effectuer un retour aux sources. "Quand j’ai terminé mes études à McGill, après des années à pratiquer des lignes de bebop sept heures par jour, j’avais la curiosité de savoir qui j’étais. J’ai fait un voyage en Pologne, qui m’a vraiment marqué. C’est incroyable quand tu vas dans les petits cafés entendre les gitans jouer ces musiques dont on ne sait pas l’âge. C’est fou, les gens connaissent tous les airs, les chantent avec les musiciens. Là-bas comme au Québec, la musique traditionnelle est restée vivante et proche du public."
Bien que virtuose de son instrument fort exigeant, Séguin privilégie l’épure, la sobriété, à l’instar de ces jazzmen européens contemporains qu’il apprécie particulièrement. "J’ai redécouvert les vertus du lyrisme chez des musiciens comme Tomasz Stanko ou Nils Petter Molvaer, avec leur sonorité dénudée, où l’on n’entend quasiment pas la technique. Même si j’aime la complexité, j’essaie d’écrire des mélodies claires, auxquelles on peut s’attacher. Je veux garder à ma musique un aspect folk, facile à chanter."
Le 20 octobre, à 17 h
Au Dièse Onze
Dans le cadre de l’OFF Festival de jazz de Montréal
Voir calendrier Jazz/Actuelle
À voir et entendre si vous aimez /
Miles Davis, Nils Petter Molvaer, Dave Douglas
Prendre neuf jours off… pour le jazz!
Désormais présenté à l’automne, l’OFF Festival de jazz de Montréal braque pour la 11e année consécutive ses projecteurs sur les valeurs sûres ou émergentes d’ici, avec un souci d’ouverture sur l’ailleurs. Outre les incontournables, tels que le guitariste Antoine Berthiaume et Rodéoscopique (Casa del Popolo, le 16), le Jazzlab (Sala Rossa, le 18), le saxophoniste Joel Miller, son groupe Mandala et "Les voix de mon coeur" (Gesù, le 20), soulignons la présence d’étrangers comme la pianiste américaine Myra Melford (Sala Rossa, le 16) ou le tromboniste torontois Darren Sigesmund (Sala Rossa, le 19). Aussi, pour les amateurs de jazz vocal: Aurélia O’Leary (Upstairs, le 17) et Sonia Johnson (Dièse Onze, le 19). Enfin, grande première, l’OFF Jazz prend d’assaut le Quartier latin avec une animation dans la rue gratuite les 15 et 16 octobre.