Ingrid St-Pierre : Mystère, mystère
Alors qu’elle travaille sur un premier album, la rayonnante Ingrid St-Pierre se paye la Maison de la culture de Trois-Rivières.
Ceux qui comptaient acheter leur billet à la dernière minute pour le spectacle d’Ingrid St-Pierre à la Maison de la culture de Trois-Rivières seront déçus puisqu’il affiche complet, et ce, depuis un bon moment déjà. Cet engouement n’est pas sans surprendre la principale intéressée, qui savoure à pleines dents ce succès: "Je n’en reviens pas: on n’avait même pas vraiment commencé à faire de la pub et oups! plus de billets. Je n’en ai même pas réservé un à mon chum! Même ma famille n’en a pas."
Malgré tout, une bonne nouvelle. La jeune auteure-compositrice-interprète de 25 ans indique qu’en raison de la demande, une supplémentaire a été ajoutée le 25 mars prochain. "Les gens pourront donc se reprendre." Mais comment explique-t-elle ce vif intérêt, surtout que le spectacle du 21 octobre est le premier qu’elle présente dans une salle professionnelle? "J’en ai aucune idée. Des fois, je pense que de faire des cafés, des petites salles, ça permet de prendre le temps de rencontrer les gens et de tisser des liens. Au Café Morgane [où elle se produit un samedi sur deux], par exemple, on a une proximité avec le public, qui revient de semaine en semaine. Je m’aperçois aussi qu’il y a des gens que je ne connais pas qui fredonnent mes chansons. C’est peut-être le bouche-à-oreille ", présume-t-elle.
Nul doute qu’une part de la réponse se trouve également dans les lumineuses compositions que la bachelière en psychologie interprète dans leur plus simple expression, soit piano-voix. "Je peux écrire des choses un peu plus tristes ou un peu plus personnelles, mais toujours sans que ce soit lourd. J’ai entre autres écrit sur la maladie d’Alzheimer, parce que ma grand-mère en est atteinte, et j’ai essayé d’en parler d’une manière un peu plus positive. Sur cette chanson, je dis à ma grand-mère que je vais nouer des ficelles à ses souvenirs qui s’étiolent et que le jour où ils vont s’envoler, ils vont devenir des cerfs-volants." Mentionnons que la qualité de la plume d’Ingrid St-Pierre a d’ailleurs été soulignée en 2008 à l’occasion du concours Ma première Place des Arts; la Trifluvienne d’adoption y a reçu le prix Richard-Desjardins. "J’étais tellement touchée. En plus, Richard Desjardins, c’est mon mentor. Quand j’étais petite, je disais que je voulais me marier avec lui. En première année, j’ai fait un lipsync sur sa chanson Quand je serai un bon gars! Encore aujourd’hui, j’adore l’homme, ce qu’il défend, ses textes, sa voix… Donc, ce prix-là, ça voulait tout dire pour moi!"
UNE AUTRE FORMULE
Si elle a l’habitude de chanter seule au piano, Ingrid St-Pierre élargira sa bulle pour son concert à la salle Louis-Philippe-Poisson. "Les gens qui viennent me voir au Café Morgane ou qui ont vu d’autres spectacles que j’ai faits vont retrouver la Ingrid qu’ils aiment – ça, c’est sûr! -, mais j’avais le goût de m’entourer de l’énergie d’autres personnes", confie celle qui partagera la scène avec le quatuor à cordes Quatr’Ailes et le percussionniste Dominique Messier, également le réalisateur de son premier album à venir au printemps. "C’est le percussionniste de Céline [Dion] et, présentement, il est en congé forcé. En attendant, j’ai la chance de l’avoir dans mon spectacle à moi!" se réjouit-elle. Eh bien, profitons-en!
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