Black Mountain : Région sauvage
Musique

Black Mountain : Région sauvage

La troupe heavy psychédélique Black Mountain débarque en ville avec son album le plus accessible, mais toujours aussi sombre.

La première chose qui nous frappe à l’écoute de Wilderness Heart, le nouvel album de Black Mountain, c’est la qualité de la production. Contrairement aux deux précédents efforts du combo hard rock psychédélique de Vancouver (Black Mountain, In the Future), le dernier-né du groupe a été conçu entre Los Angeles et Seattle en compagnie des réalisateurs Dave Sardy (Wolfmother, Jet, Marilyn Manson, Black Angels, Nine Inch Nails et pas loin de 80 autres) et Randall Dunn (Sunn O))), Kinski, Boris…), une première pour les Black Mountain qui auparavant faisaient tout par eux-mêmes. "Le fait de travailler avec des réalisateurs a amené toute une expertise que nous ne possédions pas, explique Joshua Wells, batteur de la formation. Puis quand tu enregistres dans un endroit adéquat, avec de beaux micros, du bon équipement et avec des gens qui connaissent leur métier, tu as automatiquement plus d’espace, ta musique respire plus, c’est moins dense. C’est certain que ça nous a pris du temps à nous y faire car nous sommes habitués à tout faire nous-mêmes. Donc là, c’est comme s’il y avait du monde en plus dans la famille. La vision des deux réalisateurs, plus objective que la nôtre, nous a permis d’avoir le recul nécessaire pour ce disque et une autre perspective sur l’ensemble. On voulait essayer quelque chose de nouveau, ne plus travailler comme nous le faisions auparavant. C’est aussi le disque que nous avons enregistré le plus rapidement parce que nous étions mieux préparés. Ce qui ne nous a pas empêchés de changer d’idée à la dernière minute et de modifier certaines de nos chansons selon l’inspiration du moment."

Black Mountain demeure toujours bien ancré dans le registre rock 70’s, dans la lignée des Black Sabbath, Deep Purple, Led Zep, Hawkwind et Alex Chilton, pour ne parler que des exemples les plus probants. Si la bande frise parfois le révisionnisme, elle a su, au fil des albums, développer un style qui lui est propre; un son lourd et menaçant aux ambiances sombres, une sorte de spleen, de malaise, de mélancolie. Cette fois-ci, avec Wilderness Heart, les chansons s’imposent davantage et sont mieux disposées sur l’album, évitant les redondances et optimisant ainsi l’écoute. "Il n’y a pas de morceaux de 10 à 16 minutes comme sur nos précédents disques, fait remarquer le batteur. Il y a deux chansons sur dix qui dépassent à peine les cinq minutes! On voulait marquer la différence, que les morceaux plus heavy soient plus costauds et que les morceaux plus tranquilles soient plus doux, qu’il y ait plus de nuances. En général, les chansons les plus calmes ont été enregistrées à Los Angeles et les plus heavy à Seattle, dans un esprit plus grunge peut-être."

Reconnu pour des concerts longs et quelquefois soporifiques (ceux qui ont assisté au show du Pop Montréal en 2007 au National s’en souviennent), Black Mountain a aussi l’intention d’alléger ses performances sur scène. "Nos concerts sont plus diversifiés qu’avant, nous assure Joshua Wells. Mais si on est dedans, on peut jouer longtemps!"

À voir si vous aimez /
Black Sabbath, Deep Purple, Hawkwind