Marie-Josée Lord : Opéra-tion
Musique

Marie-Josée Lord : Opéra-tion

Avec son spectacle intitulé Bouillon qu’elle traîne depuis deux ans, Marie-Josée Lord démocratise peu à peu l’art lyrique.

La feuille de route de l’interprète Marie-Josée Lord est des plus impressionnantes. Depuis ses débuts en 2003 à l’Opéra de Québec, la chanteuse a accumulé de nombreux engagements. Les amateurs de musique classique ont pu la voir, notamment, dans les rôles-titres de Turandot et de Suor Angelica.

En 2008, Marie-Josée Lord participait à la version lyrique de Starmania. Interprétant le rôle de Marie-Jeanne, elle a conquis le public de l’Opéra de Québec et, l’année suivante, celui de l’Opéra de Montréal.

Parallèlement à cette expérience, l’idée du spectacle Bouillon a commencé à prendre forme dans son esprit. "En 2008, on m’avait invitée à me produire en récital dans une salle qui n’était pas du tout conçue pour présenter de l’art lyrique. L’idée d’adapter un récital à ce type de situation m’a donc amenée à revisiter quelques facettes d’un tel spectacle. Aussi, le monde de la musique classique fonctionne énormément par réseaux, et si tu n’en fais pas partie, il est préférable que tu en crées un. Bouillon m’a permis d’aller dans ce sens, car lorsque les diffuseurs ont assisté à mon spectacle, ils ont été emballés par sa capacité à créer un pont qui donne accès au monde classique."

Selon Marie-Josée Lord, Bouillon est un récital populaire destiné au grand public. En libérant son spectacle de tous les protocoles associés à la musique classique, la chanteuse a constaté que le rapprochement avec les spectateurs se faisait avec beaucoup plus d’aisance. "Normalement, un récital répond à des règles bien précises. Par exemple, on ne peut pas déroger à la structure établie par les compositeurs, il faut toujours respecter un agencement très précis des styles, les éclairages se doivent d’être épurés et se limiter à une lumière blanche. Lorsque la chanteuse entre sur scène, les gens doivent l’applaudir en se disant que sa robe est très élégante. Le public doit applaudir à des moments précis. Tout ça peut devenir contraignant pour les non-initiés et de telles règles font qu’un récital demeure très contemplatif."

Ainsi, puisque l’interprète se permet une certaine latitude quant au modus operandi de la musique classique, la perception du grand public est amenée à évoluer. "Quand on questionne les gens à propos de ce qu’ils pensent de l’art lyrique, on se rend compte que la plupart sont rébarbatifs à l’opéra, mais qu’ils aiment la musique et le chant." On a donc affaire à un problème d’emballage plutôt qu’à un produit inintéressant.

Prévu à l’origine pour être présenté deux ou trois fois, Bouillon aura fait énormément voyager Marie-Josée Lord. Elle a même présenté son spectacle à Los Angeles. Maintenant, à quoi ressemblera l’après-Bouillon? La chanteuse semble sereine: "Quand ça ne concerne que la musique, il n’y a rien qui puisse m’angoisser."

Que le fantôme de Puccini se le tienne pour dit.

Le 29 octobre
À la salle Pierrette-Gaudreault
Le 30 octobre

À l’Auditorium d’Alma

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L’opéra, la musique classique, les oeuvres populaires revisitées