Zaz : Casser la voix
Zaz nous présente un premier spectacle solo après avoir fait beaucoup de bruit en France. Le vrai test, le voici.
Depuis la sortie de son premier album éponyme au mois de mai dernier, Zaz (Isabelle Geffroy) multiplie les apparitions scéniques. La plupart du temps en formule showcase, où elle a su mettre en valeur son premier simple Je veux, qui a séduit les ondes radio cet été en Europe. Au Québec, une visite éclair aux FrancoFolies de Montréal l’été dernier et un passage au Festival d’été de Québec, lors du tournage du spectacle Les Chansons d’abord, nous ont donné un premier aperçu de cette artiste à l’allure bohème et dont la voix est ponctuée d’un trémolo singulier.
L’interprète se surprend elle-même lorsqu’elle nous avoue qu’elle n’a amorcé sa tournée solo qu’à la fin du mois de septembre en France. Jusqu’à maintenant, elle a à peine une quinzaine de concerts derrière la cravate comme tête d’affiche. Compagnie de disques oblige, cette nouvelle sensation de la chanson française a dû se livrer en pâture au monde de la promotion. "C’est vrai, on a fait beaucoup de promo, ça n’a pas arrêté, constate-t-elle. Les radios et les télés, ici et à l’international… Je pouvais chanter une chanson ou deux ou encore faire quelques spectacles avec mon groupe, 30 ou 40 minutes, maximum. On commence à peine la tournée."
Est-ce donc dire que le rêve devient réalité pour cette interprète qui jouit maintenant d’une très bonne notoriété dans l’Hexagone? "Il y a une contrepartie à tout. Émotionnellement, mentalement et physiquement, c’est exigeant. On doit s’y faire. Mais ce n’est pas la situation rêvée pour moi. Dire ça, c’est comme admettre une finalité. Ce n’est que le début. Mon rêve, il est beaucoup plus grand que ça encore."
Détrompez-vous si vous croyez que Zaz n’est qu’une bête de concours de variétés. Cette passionnée de jazz a débuté en France au début des années 2000 dans un orchestre de bal et a fait les cabarets un peu partout tout en apprenant les rudiments du métier. Sa rencontre avec le groupe français Don Diego en a fait par la suite une musicienne aguerrie. "Un groupe composé d’excellents musiciens qui m’ont appris beaucoup sur les rythmes du monde, résume-t-elle. Ils ont fait mon éducation musicale. Ce furent des années pas toujours faciles, mais on n’a rien pour rien. Le succès, en somme, c’est de faire ce que tu aimes et de bien en vivre."
Très éclectique, son premier disque additionne quelques compositions de son cru à trois textes signés par le chanteur Raphaël (dont La fée). Jazz, manouche, style maghrébin, chanson française: les genres musicaux s’entremêlent pour mettre en valeur la spontanéité de cette artiste de 30 ans. "Ce sont toutes des chansons qui se sont ajoutées au fur et à mesure, rien n’était calculé. J’ai rencontré Raphaël lors d’un concert et il est venu me voir après pour m’offrir sa collaboration. Pourquoi pas? J’avais pas vraiment réfléchi au produit fini. C’est le studio qui a été compliqué. C’était ma première expérience et tu veux plein de choses sans trop savoir comment. Je crois que pour le deuxième album, je serai vraiment en mesure de savoir qui je suis et ce que je veux."
À écouter si vous aimez /
Emily Loizeau, Raphaël, Caracol