Amylie : L'avatar d'Amylie
Musique

Amylie : L’avatar d’Amylie

Des notes plein la tête, Amylie trouve son équilibre sur scène, où elle joue constamment avec ses compositions, un processus exploratoire qui mènera à une nouvelle métamorphose.

Alors que nous allions nous entretenir avec Amylie, l’auteure-compositrice-interprète se préparait à venir en aide aux enfants victimes de la guerre par le biais de son association avec l’organisme War Child, une expérience qui, le jour suivant cette entrevue, l’amènera à se produire dans une station de métro à Montréal pour un mini-concert-bénéfice. "Il y a une fois où je me suis rendue jusque-là, en fait, jusqu’au métro! J’ai commencé à y jouer et j’ai arrêté aussitôt. C’est très difficile comme environnement. Tout le monde circule, personne n’écoute. Tu dois vraiment plonger dans ta bulle et jouer seulement pour toi. Je n’étais pas rendue là!" témoigne celle qui affiche une spontanéité contagieuse.

"Là, c’est différent, ce n’est pas pour moi, précise-t-elle. C’est ma petite contribution pour continuer à faire tourner la roue. C’est ma soeur qui m’avait parlé de cet organisme, il y a quelque temps. Pour ma part, ça m’a touchée tout de suite et j’ai communiqué avec eux pour leur proposer mes services. Je ne sais pas pourquoi mais, dès qu’on touche à la réalité des enfants, on dirait que c’est encore plus important."

Depuis la sortie de son premier album, Jusqu’aux oreilles, en 2008, l’artiste est sur la scène avec un spectacle qu’elle semble déconstruire à sa guise. Chanteuse à la voix empreinte de soul, elle prend son pied à revisiter les arrangements, à démanteler les instrumentations. "Ce spectacle, il a eu beaucoup de vies, constate-t-elle. Je me suis laissé le droit d’expérimenter. Je joue avec les percussions et j’intègre le violoncelle de plus en plus. J’ai même eu droit à mon "band de boys" pendant un certain temps! La scène, c’est aussi une façon de chercher ce qui te ressemble le plus."

Le bassiste et arrangeur JF Lemieux (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Damien Robitaille) n’est pas étranger à ces expérimentations scéniques. Le multi-instrumentiste d’expérience rend polymorphe presque tout ce qu’il touche. Complétée par Myële au violoncelle, Nathalie Duchesne au violon et Benjamin Vigneault à la batterie, cette cellule musicale colle à une poésie de mises en situation concrètes et parfois lumineuses. Le contraste, lui, s’opère à l’écoute de la voix de l’interprète qui affiche une aisance scénique presque ludique.

Elle endosse une intensité particulière en interprétant Les Pieds dans les larmes. "C’est un moment qui devient plus intime dans le spectacle. Créer un moment pareil, dans un cadre aussi minimal, c’est très intéressant. On devient très proche du public." D’un autre point de vue, avec La Fuite de l’autruche, elle signe sans doute le volet le plus alternatif de sa création. "Là, on s’éclate! Il y a une énergie revendicatrice contenue dans cette chanson. Il y a du mordant! Mais je reste une artiste qui aime désamorcer des sujets qui sont plus lourds. Ça me réussit bien."

À écouter si vous aimez /
Ariane Moffatt, Camille et Stéphanie Lapointe