Chantal Archambault : Lame de fond
Chantal Archambault s’habitue pas à pas à son rôle de chanteuse.
À en juger par la réaction de la critique à La Romance des couteaux, son second album lancé de façon indépendante en septembre, puis réédité en octobre via Indica, Chantal Archambault est promise à un bel avenir dans la chanson rock québécoise. On pourrait croire l’Abitibienne pressée de revenir vivre à Montréal pour battre le fer pendant qu’il est chaud, après être retournée vivre dans son Val-d’Or natal il y a deux ans. Mais la psychoéducatrice de 29 ans est encore heureuse de faire deux fois par jour les 100 kilomètres qui la séparent de son emploi dans une communauté algonquine, au fond de la forêt, et de s’en taper occasionnellement 500 autres pour venir se produire en ville, où ses musiciens (dont Dany Placard, qui a réalisé La Romance) vivent.
"Sur le coup, je serais sûrement bien contente de revenir à Montréal, mais je pense encore avoir fait un choix éclairé en revenant en région, témoigne Archambault. Pour plein de raisons: la tranquillité, les amis, la famille, le prix des logements… Et avec toutes les occasions que j’ai d’aller en ville, j’ai toute la stimulation dont j’ai besoin." Reste que ce choix la force à refuser des offres, comme celle d’ouvrir pour Damien Robitaille et Marie-Pierre Arthur un lundi soir au Verre Bouteille. "Il y en aura d’autres", se dit-elle.
Découverte à Montréal lors de l’édition 2009 des Francouvertes, Archambault avoue de toute façon ne pas avoir encore entièrement apprivoisé la scène. "Je suis à l’aise une fois sur deux. Des fois, ça va, d’autres, je badtrippe pas mal tout le long, signale-t-elle. J’ai encore de la difficulté à avoir l’attention sur moi. Je ne peux pas encore dire que je prends mon pied. Ça me stresse encore beaucoup."
Son acclimatation à l’industrie de la musique se fera en douce ou ne se fera pas. "Je ne veux pas sentir de pression. Je ne fais pas de la musique pour me faire chier… C’est supposé rester un plaisir", lance-t-elle, tout en s’avouant vraiment surprise des réactions suscitées par La Romance des couteaux.
Les prochains mois serviront à apprivoiser la scène en solo, en duo, en trio, parfois en groupe complet. "J’aime explorer différentes formules, note-t-elle. J’ai besoin de changement. C’est aussi à travers ça qu’on alimente sa créativité."
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