Marco Calliari : Comme un tiramisu…
Musique

Marco Calliari : Comme un tiramisu…

Un mois après avoir lancé son troisième album à la sauce italienne, Al Faro Est, le chanteur Marco Calliari sera de passage dans la région pour y présenter son nouveau spectacle.

Un tiramisu. Voilà ce que le chanteur Marco Calliari a en tête lorsque vient le temps de parler de son nouveau spectacle. Pour le québécois aux racines italiennes, le dessert de son pays d’origine, dont le nom se traduit littéralement par "remonte-moi", représente bien le genre de soirée qu’il offre à ses spectateurs. "Un tiramisu, c’est un remonte-moral. C’est sucré, et alcoolisé [rires]. Le show est fait pour faire du bien, et beaucoup de gens viennent me voir pour me dire que c’est le cas", dépeint celui qui vient de commencer une tournée à travers le Québec.

À l’image du populaire gâteau étagé, qui nécessite une préparation laborieuse, ce nouvel album, sorti le 5 octobre dernier, a demandé beaucoup de travail à Marco Calliari. Al Faro Est fait suite à ses deux premiers gravés solo, Che La Vita (2004) et Mia Dolce Vita (2006), ensemble vendus à plus de 70 000 exemplaires. L’auteur-compositeur-interprète souhaitait doser les bons ingrédients afin que la recette soit à la hauteur. "J’attendais depuis longtemps ce nouveau-né. Je l’aime beaucoup et les gens sont très réceptifs. Il a une belle folie, une belle musicalité. Je suis content de ce qui a été immortalisé sur cet album-là."

"C’est un beau carnet de voyage écrit… et réécrit!" précise l’artiste, faisant référence aux vols du cahier dans lequel il avait noté toutes ses compositions. Vols, au pluriel, puisque le chanteur a eu l’infortune de se faire chiper son précieux recueil deux fois plutôt qu’une, au cours de son processus d’écriture. "C’est un signe, je me suis repris, il fallait que ce soit meilleur", lance-t-il, optimiste.

En résultent 12 chansons, qui vont du chant traditionnel italien au chant mariachi en passant par le flamenco, le tango, la valse, le ska et la tarentelle! Al Faro Est, c’est aussi deux invités spéciaux, le jeune artiste algérien Nedjim Bouizzoul (sur La Rabbia) et le chanteur italien Enrico Greppi (sur Como Se Fosse), ainsi qu’une trentaine de musiciens, dont le quatuor à cordes trifluvien Quatr’ailes et le trompettiste David Carbonneau, aussi originaire de la région.

Alors que son album précédent, Mia Dolce Vita, était entièrement composé de reprises de chansons traditionnelles italiennes, Marco Calliari ne s’est permis qu’une seule interprétation sur Al Faro Est (soit Andare, Camminare, Lavorare de Piero Ciampi). "J’ai fait Mia Dolce Vita pour remercier ceux qui m’ont inspiré et pour faire connaître l’Italie à mon public, majoritairement francophone. Je ne ferai jamais un deuxième album de covers. Oui, c’est facile et ça rend un artiste bien heureux dans son portefeuille. Mais moi, ce n’est pas mon trip. J’ai le goût de composer."

DANS UN PHARE À L’EST

C’est donc pour composer qu’il s’est exilé 21 jours en Gaspésie, dans la maison d’un ancien gardien de phare. "J’avais besoin de faire le vide pour retrouver mes idées. À Montréal, je suis toujours pris dans mon agenda, mon portable, mon laptop…" énumère-t-il. "Cette maison à Cap-d’Espoir, c’est une place magnifique. Il y avait un phare de bateaux dans ma cour."

C’est d’ailleurs ce paysage qui est derrière la pièce-titre de l’album, Al Faro Est ("Au phare est"). "J’imaginais mon père qui est arrivé en bateau d’Italie en 1961. Je pensais à ce qui se passe dans ta tête et dans ton coeur quand tu quittes un pays", raconte-t-il avec émotion.

Un ami tétraplégique décédé, une histoire d’héritage, et même la disparition de la petite Cédrika Provencher, sont autant de personnages et d’événements qui l’ont marqué et d’où il a tiré son inspiration pour composer. Sur un ton plus léger, voire coquin, la pièce Tango Porco (Tango de porcs!) fait allusion à une femme très séduisante, qui s’avère finalement ne pas être une femme. "À la fin de la chanson, je dis: mais qu’est-ce que vous pensez, bande de porcs, ce n’est pas de la chair que je parle, mais de la sauce à ma mère!" traduit le gentil bambino.

DU NORD AU SUD

Amoureux de musiques du monde, Marco Calliari puise aussi l’inspiration dans ses expériences de globe-trotter. "J’adore tout ce que je peux prendre, mélanger et métisser. Je souhaite ouvrir les gens aux différents styles musicaux", souligne celui qui prépare une tournée européenne au printemps.

En spectacle, il s’engage aussi à faire voyager les spectateurs. Accompagné sur scène par cinq musiciens, il promet une soirée hyper festive, tantôt décapante et "dans le tapis", tantôt axée sur la musique et les émotions. "C’est autant pour les enfants, les grands-parents, les matantes et les métalleux. Jusqu’à maintenant, le public est en feu. Les gens tripent, sautent, tapent dans leurs mains ", raconte l’artiste, qui trouve dommage que les salles soient souvent configurées pour des spectacles plus tranquilles. "Apportez vos tournevis et dévissez vos chaises!" lance-t-il à la blague. Mais on devine que les 15 années passées dans le groupe métal Anonymus ont laissé à l’homme de 36 ans une certaine intensité. "Je ne viens pas de l’école des chanteurs populaires, je viens de l’école métal. Je n’ai pas peur de crier ou de faire du bodysurfing dans une église!"

À ceux qui préfèrent le Calliari version plus soft, rassurez-vous; il n’envisage pas de retourner à ses anciennes amours pour le moment, même s’il a bien aimé jouer à nouveau avec Anonymus l’an dernier pour célébrer les 20 ans du groupe. "C’était vraiment cool! C’était comme remettre des vieilles pantoufles. Je n’étais même pas rouillé", rigole-t-il.

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La musique traditionnelle italienne, les grandes fiestas, le tiramisu!