Daniel Bélanger : Nous livré pour nous
Musique

Daniel Bélanger : Nous livré pour nous

Daniel Bélanger s’apprête à prendre la route pour promouvoir les pièces de Nous, un album aux grooves contagieux.

Daniel Bélanger s’est ravisé. Après avoir déclaré l’an dernier qu’il ne transposerait pas sur scène les pièces de son dernier album, Nous, pourtant résolument festif de par ses influences funk, l’auteur-compositeur-interprète annonçait en juin la tenue d’une série de 16 concerts s’amorçant en octobre.

"J’ai visiblement parlé trop vite", lance Bélanger au bout du fil. "En fait, pour être honnête, je sors d’une période de travail intense et je prévoyais prendre congé cet automne… Mais j’avais de plus en plus de regret de ne pas jouer ce disque sur scène. J’ai donc prévu quelques spectacles, rien qui pourrait m’épuiser parce que c’est ça le pire, lorsque tu es tanné de faire de la scène au beau milieu d’une tournée. Pour le moral, c’est mortel", explique celui qui avait donné près d’une centaine de représentations (en groupe et en solo) pour son album L’Échec du matériel.

Lors de ses 16 concerts, Daniel Bélanger plongera dans les rythmes hypnotiques de Nous entouré de son fidèle collaborateur JF Lemieux (basse), du batteur Alexis Martin, du claviériste Martin Lizotte, de la tromboniste Maria Crusco, des choristes Coco Thompson et Dawn Cumberbatch et des saxophonistes Luc Lemire et André Désilets. Considérant les longs passages instrumentaux du compact, doit-on s’attendre à voir de longs jams sur scène, un peu comme dans la version live d’Intouchable et immortel d’abord parue sur Rêver mieux? "Oui et non, car justement, cette chanson m’a fait réaliser les dangers de se lancer dans de longs jams en concert. Lorsque l’auditeur écoute un album incluant plusieurs passages instrumentaux, il peut fermer ses yeux et laisser son imagination inventer une histoire. En spectacle, ses yeux sont ouverts. Il revient donc aux musiciens de créer l’histoire. On ne peut pas se contenter de jammer entre nous pour le plaisir, il faut rendre le passage plus piquant."

Outre les compositions de Nous, Daniel Bélanger revisitera quelques-uns de ses plus vieux succès, mais écartera toute pièce composée pour la comédie musicale Belles-Soeurs, de véritables hymnes qui résonnent encore dans la tête des 40 000 personnes qui ont vu la pièce depuis sa première en mars dernier. "Par contre, je sais que je vais les jouer sur scène un jour. Je vois beaucoup d’artistes organiser des concerts où ils se consacrent à un album marquant de leur carrière qu’ils jouent de A à Z, comme Lou Reed avec Berlin. Je ne vois pas ça comme de la nostalgie ou du mercantilisme. Ça force l’artiste à replonger dans les motivations liées à la naissance d’un album. Un beau défi que je pourrais me donner avec Belles-Soeurs. Comme j’ai composé le disque seul au piano, ce serait classique (dans le sens Gershwin du terme) et ça m’éloignerait de la guitare. Chose certaine, je devrai engager un pianiste car je n’aurai pas les nerfs de chanter et jouer du piano en même temps. Je serai habillé en homme aussi, pas de costume."

En attendant, réchauffez vos hanches, Daniel Bélanger souhaite vous faire danser.