Dina Gilbert : Étoile montante
Dina Gilbert est l’un des trois chefs qui se partageront la direction de l’Orchestre de l’Université de Montréal ce samedi. Des chefs à suivre!
Réjean Beaucage
Photo : Daniel Leblanc
"On était six filles à la maison; un piano en haut, un piano en bas, et on faisait toutes notre heure de pratique quotidienne!" Du piano, Dina Gilbert est passée à la clarinette au cégep et au bac, avant de bifurquer vers la direction d’orchestre. "Je savais que je voulais aller en musique, mais pas pour un instrument en particulier… Et j’avais déjà commencé à diriger des chorales vers 13-14 ans à l’église. C’est l’idée du travail d’équipe qui m’attirait."
Elle terminera en 2011 son doctorat en direction à l’Université de Montréal, auprès de Paolo Bellomia et Jean-François Rivest, mais elle est déjà à la tête de son propre ensemble, Arkea, dont le concert inaugural était donné le 4 novembre dernier. On pourrait penser qu’il y a déjà beaucoup d’ensembles à Montréal, mais Dina Gilbert sentait qu’elle devait foncer. "J’ai suivi des cours l’été dernier en Europe et les profs nous le disaient tout le temps: ce n’est pas comme avant, il y a plus de musiciens formés et moins de public, mais il faut quand même tenter le coup parce que les choses ne se font pas toutes seules… Et puis, s’il fallait vraiment toujours attendre les conditions idéales, on ne ferait jamais rien!"
Arkea, un ensemble à cordes d’une quinzaine de musiciens qui peut être augmenté selon les besoins, jouera prochainement des pièces du répertoire classique, mais aussi des oeuvres nouvelles, comme celle du compositeur canadien Angus McLachlin, créée au début du mois dans un programme comptant aussi des oeuvres de Brahms, Grieg et Mozart. L’ensemble a la chance d’avoir reçu l’appui de la Société de musique classique de Verdun, ce qui lui permet de présenter trois concerts cette saison, en plus d’un hors-série (le 13 décembre prochain, à la salle Claude-Champagne).
On pourra voir Dina Gilbert devant un grand orchestre, celui de l’Université de Montréal, ce samedi: "Je dirigerai des extraits du ballet Ma mère l’Oye, de Ravel, et une création de Brice Gatinet, Kolyma, le tout avec très peu de répétitions avant…" Ça, c’est comme dans la vraie vie! Les collègues de Dina Sébastien Cohen et Silvia Tabor dirigeront Liszt, Sibelius, Chausson et Stravinski. Un sacré programme, et c’est gratuit! Une bonne occasion de découvrir des chefs que l’on risque fort de revoir bientôt.