Jipé Dalpé : Cavalier seul
Musique

Jipé Dalpé : Cavalier seul

Jipé Dalpé a accompagné de nombreux artistes avant de lancer un premier album, Les Préliminaires, il y a deux ans. Rencontre.

Multi-instrumentiste polyvalent et apprécié, Jipé Dalpé a accompagné Edgar Bori, Tricot Machine, Gaële, Ginette et quelques autres. "J’ai un intérêt pour la réalisation et les arrangements, j’aime chercher une façon de traduire le travail d’un artiste sur scène. Je pense que ma démarche d’auteur-compositeur-interprète m’aide à épouser leur esthétique; je sais mettre leur travail en valeur." On l’aperçoit aussi en première partie de Vincent Vallières et de Daniel Bélanger par les temps qui courent: "C’est une façon intéressante d’élargir mon public", précise le Montréalais originaire de Sherbrooke attablé devant un double espresso.

Qu’est-ce qui fait qu’un musicien décide tout à coup de tenter sa chance comme artiste solo? "En fait, j’étais artiste solo avant de devenir musicien-accompagnateur. Si je m’étais concentré sur mon travail d’auteur-compositeur-interprète, j’aurais sans doute lancé un album plus tôt… Pour moi, la musique est un vaste terrain de jeu; j’étais occupé ailleurs et j’y trouvais mon plaisir. Le déclic s’est produit au moment où j’ai rencontré Jorane, dans un atelier d’écriture. Elle m’a présenté à Éloi Painchaud, dont je respecte beaucoup le travail. Je lui ai montré mes maquettes, ça a cliqué, et quelques mois plus tard, on se mettait à travailler ensemble."

Physiquement et musicalement, Jipé Dalpé pourrait passer pour un frère Painchaud. "T’es pas la première qui me dit ça", rigole-t-il. En écoutant Les Préliminaires, on pense à une constellation d’interprètes allant de Vallières à Dumas (pour les dentelles électro), en passant par Yann Perreau, Martin Léon, Marc Déry, Antoine Gratton, même Fred Fortin dans les moments plus grinçants. Ce qui fait la signature de Dalpé, c’est l’intégration de cuivres vaporeux, une touche jazzée qui injecte un petit je-ne-sais-quoi de cinématographique à sa "pop fiction".

Remarquez cette grosse trompette qui s’apparente à un cornet dont il joue: un bugle. "J’ai pas voulu utiliser les cuivres de façon festive, ska ou reggae; ce sont les nuances plus soft, inspirées du travail de Miles Davis, qui m’intéressent", explique l’ancien étudiant en jazz, qui a eu la surprise de voir deux de ses chansons se hisser jusqu’au palmarès de CKOI notamment.