Winter Gloves : Mainmise
Musique

Winter Gloves : Mainmise

Le quatuor montréalais Winter Gloves précise sa vision de l’électro-rock avec un second album plus réfléchi.

Après l’avoir vu tourner deux années durant et montrer, sur scène, des couleurs plus fougueuses que sur son lisse et minutieux (quoiqu’énergique) premier album, About a Girl (2008), on se serait attendu du quatuor montréalais Winter Gloves à une suite en conséquence: plus tonique, voire rock. Une voie normale pour ces groupes qui, comme lui, ont été formés derrière une console de studio, avant même de voir un projecteur de scène…

Surprise: All Red, second opus des protégés du label torontois Paper Bag, est plus électronique et mijoté encore que son prédécesseur. Selon Charles F., chanteur, claviériste et leader du clan, la frénésie des premiers jours a fait place à une attitude plus réfléchie, un souci accru du détail. "Pour About a Girl, tout s’est fait très vite… J’avais les démos déjà faits avant de former le groupe, je les ai balancés au band, on est entrés en studio. Ça a donné une sorte d’excitation contagieuse et cette énergie plus rock", relate-t-il. "Pour All Red, j’ai eu la chance d’écrire en studio, de rencontrer un à un les gars pour travailler les parts… Et puisque je le réalisais moi-même, j’avais le goût de donner le ton un peu plus. Je trouve que c’est un beau challenge de faire de la musique électronique qui est aussi rock. Mon défi était de fondre les deux éléments l’un dans l’autre", de résumer le natif de Charny, à Québec.

Ce qui ne veut pas dire que les Winter Gloves – qui comptent maintenant dans leurs rangs le jeune guitariste Nico Ormiston, en remplacement de Jean-Michel Pigeon, parti se consacrer à Monogrenade – n’ont pas bénéficié de ces deux années sur la route. "Autant faire des shows que dormir ensemble dans la même chambre d’hôtel dégueulasse… Tout ça fait que ton band sonne mieux", indique Charles.

Entre autres apprentissages, le groupe, qui jouit d’une popularité certaine au Canada anglais, a réalisé qu’il avait quelque peu négligé sa province natale depuis ses débuts. "Comme notre label et notre gérant sont en Ontario, il y a des contacts qui se font mieux là-bas, explique Charles. Avant, on les laissait aller et on se consacrait à la musique, mais à un moment donné, on s’est dit: qu’est-ce qu’on fait à travailler des marchés comme Peterborough et London plutôt que Sherbrooke et Victoriaville?" Attention, c’est sur le point de changer.

À écouter si vous aimez /
Metric, Tokyo Police Club, Bloc Party