Elisapie Isaac : Pôle d'attraction
Musique

Elisapie Isaac : Pôle d’attraction

Après une performance remarquée aux côtés de Fred Pellerin lors du dernier Gala de l’ADISQ, Elisapie Isaac présente ses racines nordiques sur les planches montréalaises.

L’unanimité était plutôt rare au lendemain du 32e Gala de l’ADISQ présenté le 7 novembre dernier. L’animation, le choix des gagnants, les artistes en nomination, le numéro d’ouverture… À peu près tout aura été remis en question, autant dans les grands médias que sur la twittosphère ou autour de la machine à café. Tout, à l’exception de cette performance touchante lors de laquelle Elisapie Isaac et Fred Pellerin ont entonné une composition de celui-ci, la magnifique Silence, en hommage aux disparus des derniers mois: "J’m’en vas t’amener devant la mort / Quand la vie part / Voir si ton coeur battra l’amour / Encore".

Au milieu des pleurs, des cris de joie, des applaudissements et des quelques malaises de la soirée, les paroles de Pellerin ont crevé l’abcès, comme si un fantôme venait de passer dans la salle. "Je crois que la performance a amené un côté zen au gala, confie Elisapie Isaac. Je comprends bien le concept de remise de prix, que la musique doit être célébrée, mais en même temps, il y a dans cette salle une énergie étrange. Les gens sont contents, déçus, frustrés ou excités à l’idée de peut-être gagner… Puis arrive ce moment plus solennel, qui ramène les gagnants et les perdants sur un même pied d’égalité devant la mort, devant la disparition de collègues estimés. C’était émouvant pour le public, mais aussi sur scène. Le simple fait que le numéro s’ouvre par un enregistrement de Lhasa expliquant comment la musique nous rend moins solitaires m’a doublement émue", avoue l’ex-membre de Taima, qui a vécu un moment de grâce malgré toute sa nervosité. "Heureusement, d’un simple regard, Fred Pellerin m’a groundée juste avant de monter sur scène. On n’avait pas trop préparé le moment pour le vivre en direct sur scène. Je conserve aussi cette image de Xavier Caféïne, un ami personnel, qui était assis juste devant nous. Lui-même semblait nerveux pour moi."

Si la prestation à déjà eu des répercussions positives sur les ventes de billets d’Elisapie Isaac en région, gageons qu’elle en aura également sur celles de son concert prévu cette semaine au Cabaret du Mile End. Baptisé Nord, le spectacle a pour but d’immerger les Montréalais dans toutes la nordicités des racines inuites de la chanteuse. "Il ne faut pas imaginer que je vais jouer dans un décor d’igloos au milieu de neige artificielle et d’aurores boréales. Je crois que la mise en scène (de Philippe Laperrière avec Mathieu Roy aux éclairages) sera plus mystérieuse, mais le concept demeure encore difficile à décrire", explique celle qui faisait paraître l’album There Will Be Stars l’an dernier.

Pour l’occasion, Elisapie Isaac a invité le rappeur algonquin Samian (originaire de l’Abitibi-Témiscamingue) ainsi que l’Inuite Taqralik Partridge à se produire en première partie. "Taqralik est une experte en chant de gorge et en spoken word. Ses textes anglophones sont intimement liés aux réalités nordiques. Ce sera l’occasion d’inclure un moment plus traditionnel au spectacle."

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