Fran Healy : Le rêve
Musique

Fran Healy : Le rêve

Fran Healy prend une pause de Travis et nous offre un premier effort solo. Discussion autour du disque Wreckorder et d’un célèbre Beatle.

On a l’impression de sortir du lit le chanteur Fran Healy, mais celui-ci consent tout de même à faire l’entrevue sans rechigner. Sur la route depuis plusieurs semaines, le leader du groupe Travis a décidé de prendre le temps de présenter adéquatement son premier disque solo en carrière, qui s’intitule Wreckorder. "J’ai adoré faire cet album, et je veux même en faire un deuxième le plus tôt possible. Idéalement avant le prochain Travis. En ce moment, je fais cette tournée en solo car je voulais rencontrer les gens, leur jouer ces chansons et prendre le temps de les mettre en contexte en leur parlant. J’ai été dans un groupe pendant tellement d’années… Je ne voulais surtout pas de nouveaux musiciens autour de moi. Mais peut-être qu’au printemps, au mois d’avril, j’aurai l’occasion de monter un nouveau spectacle avec un nouveau groupe. J’y pense sérieusement."

Le premier single, intitulé Buttercups, souligne bien le caractère romantique de cette production plus intimiste. Le musicien a tout enregistré à Berlin, jouant de presque tous les instruments. Habitué à proposer des maquettes à ses collègues de Travis, l’artiste d’origine écossaise est un habitué de la création en solitaire. Seulement, cette fois-ci, tout reposait sur ses épaules. L’exercice est concluant, même s’il nous avoue que de maîtriser le piano n’est pas une mince affaire. Les amateurs de Travis reconnaîtront bien sûr la voix et la qualité des mélodies de Healy.

Quelques invités-surprises ont aussi croisé le chanteur dans son studio à Berlin, telle l’interprète folk Neko Case, dont la voix se conjugue à celle de Healy sur la pièce Sing Me to Sleep. Un autre musicien s’est greffé au projet en contribuant à la chanson As It Comes: nul autre que Paul McCartney à titre de bassiste. "J’avais joué avec lui pour la première fois en 2000, se rappelle-t-il. C’était incroyable, il m’avait invité pour un show de télévision auquel il participait en Angleterre. Par la suite, on s’est croisés à quelques reprises tout au long de la décennie. Lorsque je lui ai envoyé la chanson, il s’est montré très reconnaissant que je lui fasse cette invitation. Ça m’a soulagé…"

"J’étais très impatient d’entendre le résultat, continue-t-il. Tu ne peux qu’attendre dans ces conditions, et souhaiter que tu n’aies pas à critiquer Paul McCartney! Tu ne sais jamais… Avec cette chanson, j’avais le sentiment qu’il pouvait se permettre une ligne de basse très simple. Du moins, c’était une possibilité. Mais non, il n’y a rien de simple avec M. McCartney. J’écoutais le résultat et j’ai constaté à quel point il peut, en insérant quelques petites nuances ici et là, transformer une simple ligne de basse en quelque chose de vraiment intéressant et d’original. Tout devient magique avec lui, c’est un grand musicien", conclut celui qui a décidé de devenir végétarien (avec son épouse) en guise de remerciement, pour embrasser la cause qui tenait tant à coeur à Linda McCartney. Pas de doute, le Beatle a fait son effet.

À écouter si vous aimez /
Travis, Coldplay, Atoms for Peace