Jaune : Poussés par le vent
Musique

Jaune : Poussés par le vent

Les bourrasques dans le dos, cinq bons vivants démarrent la Jaune-mobile et comptent se rendre Au bout du vent.

"Video killed the radio star"? Pas complètement, faut croire. Écoutez l’anecdote surréaliste de Steffy Blanchette, chanteuse de Jaune. "Avec la chanson Ti-Boutte, qui a beaucoup tourné, on s’est ramassés dans plein de festivals à se faire dire: "Ah! c’est vous autres!" Parfois, les gens pensaient qu’on faisait des covers. "Écoute la fille, elle chante pareil comme la vraie.""

Après une tournée éreintante – bien qu’intitulée Quek’ chose de beau – de près de 70 concerts à bord de la Jaune-mobile, le quintette mené par Raf Rioux, le guitariste et principal auteur-compositeur, s’est payé une première expérience totale de studio avec le réalisateur Robert Langlois, qui avait justement formaté Ti-Boutte pour qu’elle pénètre les radios (un exploit rarissime chez les indépendants). "Avant, on voulait que ce soit spontané, on enregistrait souvent live, on désirait garder intacte l’énergie du spectacle. Robert nous a fait découvrir que la scène et le studio, c’est deux choses", explique-t-il.

Ce qui ressort surtout d’Au bout du vent, le troisième Jaune, c’est l’apport du multi-instrumentiste Marc Papillon. "Il est venu habiller les chansons. S’il croyait bon de mettre 12 pistes de violon, il les jouait toutes", s’amuse Blanchette.

Aussi, l’écriture plus tournée vers l’autre de Rioux, qui dépeint avec sa complice La Diva des tavernes à la manière d’un Vallières, ou un Maudit Sans-Coeur "inspiré de l’univers de Claude Meunier. Je voulais avoir un personnage échevelé, maladroit en amour mais super attachant".

Né à un moment où, sous l’impulsion des Cowboys Fringants, tout le monde et sa soeur épiçaient, pour le meilleur et pour le pire, ses chansons de violon et de mandoline, Jaune fait aujourd’hui figure de survivant dans le genre folk-pop. Sa planche de salut? Les régions. "C’est vrai que c’est là qu’on a un succès marqué, concède Rioux. C’est une étiquette mise à notre band qui n’est pas toujours favorable, on va parfois nous renvoyer ça dans la face pour rire. Personnellement, j’en ai rien à foutre. Se retrouver en Abitibi devant une salle pleine, c’est génial. Qu’à Montréal on ait de la difficulté à remplir nos salles, so what?"

Et maintenant? Tous à la Jaune-mobile!

Jaune
Au bout du vent
(Les Productions Jaune)

À écouter si vous aimez /
Les Cowboys Fringants, Madame Moustache, Vincent Vallières