The Stars : Fantôme d'amour
Musique

The Stars : Fantôme d’amour

Les Stars optent pour l’épuration dans la musique, mais pas dans les paroles.

Depuis leurs débuts sur disque il y a bientôt dix ans, les Stars se sont fait connaître ici et ailleurs grâce à leur pop à saveur britannique, à la fois sophistiquée et dramatique, et leur quasi-obsession pour les histoires d’amour tragiques.

Le chanteur Torquil Campbell, le claviériste Chris Seligman, la chanteuse et guitariste Amy Millan, le bassiste Evan Cranley et le batteur Pat McGee ont conjugué le romantisme torturé et la mélancolie sous toutes ses formes, et après quatre albums, la bande demeure toujours aussi inspirée par le sujet sur The Five Ghosts, son plus récent effort, paru en juin dernier. Cependant, les Stars ont cette fois-ci opté pour une instrumentation plus légère, bien moins chargée que sur le dramatique In Our Bedroom After the War, leur précédent disque. "On trouvait que Set Yourself on Fire et In Our Bedroom… étaient deux albums assez intenses avec pas mal d’orchestration, trop de guitares, trop de cuivres… C’était des albums un peu lourds et assez longs, donc pour The Five Ghosts, on a cherché à faire quelque chose de plus léger; pas dans les sujets mais dans la musique", tient à préciser le batteur Pat McGee, joint alors que le groupe est au Kentucky pour un concert, un des nombreux que les Stars ont donnés depuis le 19 octobre dans le cadre d’une tournée qui les a menés aux quatre coins des États-Unis et du Canada et qui touchera à sa fin dans quelques jours à Montréal avec un long spectacle de deux heures. "On voulait un son plus électronique et léger, avec moins d’instrumentation. Ça nous a forcés à beaucoup changer notre style de jeu et aussi à apprivoiser de nouveaux instruments et de nouvelles machines, particulièrement en concert, poursuit le musicien. Car notre son est plus épuré, mais c’est plus compliqué de le jouer sur scène!"

Sur The Five Ghosts, l’amour perdu se traduit par le deuil et la renaissance, le chanteur et acteur Torquil Campbell ayant perdu son père et étant lui-même devenu père au début du processus de création de ce cinquième album. Mais le titre fait aussi allusion à une mésaventure assez particulière qui est arrivée au claviériste Chris Seligman alors que celui-ci s’était rendu à Vancouver pour commencer à travailler sur l’album. "On trouvait, en enregistrant le disque, qu’on avait pas mal d’histoires de fantômes qui nous hantaient. Autant dans nos vies personnelles que dans le groupe. Des histoires d’amour, de mort, de deuil", commence par expliquer, dans un français impeccable, le batteur originaire de Toronto. "Mais il y a aussi l’histoire de notre claviériste Chris qui avait sous-loué un appartement dans un quartier un peu louche de Vancouver alors que nous commencions à travailler sur l’album et qui s’est rendu compte que cet appartement était hanté, rigole à moitié Pat McGee. Il a vraiment été très troublé par ça. Les deux premières nuits, vers 5 h du matin, il s’est réveillé et a vu une femme étrange au pied de son lit. Ou alors il s’est levé et a vu dans le miroir une femme derrière lui, c’est confus. Il ne savait plus s’il dormait ou s’il était éveillé, mais il a eu peur et il est parti vers 6 h du matin. Puis le soir suivant, il a refait le même rêve, mais cette fois-ci il se battait avec la femme, et là c’était trop, il s’est enfui pour de bon. Il a passé le reste de notre séjour à Vancouver à l’hôtel! C’était très bizarre, cette histoire."

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