Keith Kouna : De l’audace et de la folie
Keith Kouna s’attarde quelques instants sur Relève en Capitale. Le terme relève l’emmerde, mais sa musique reste capitale à ses yeux.
La musique sera à l’honneur sur les scènes de choix qui ont été sélectionnées par Relève en Capitale, un festival qui sera présenté par Première Ovation du 7 au 12 décembre. L’Agitée, le Café-spectacles du Palais Montcalm, l’Espace 400e et le Cercle accueilleront plus d’une quinzaine d’artistes ou groupes de Québec. Parmi ceux-ci, Keith Kouna, qui roule sa plume depuis plus de 10 ans.
Son premier disque solo, Les Années monsieur, nous l’a révélé à titre d’auteur-compositeur-interprète en 2008. Tout juste avant, il menait Les Goules, ce groupe au caractère burlesque dont les performances irrévérencieuses ont fait le plaisir des amateurs de musique déjantée à Québec pendant plus de six ans. Avec le chapitre Kouna, il sillonne maintenant le Québec avec son nouveau groupe de musiciens et planche sur un deuxième album solo depuis quelques mois.
"C’est bon de savoir que je fais encore partie de la relève", ironise-t-il à propos de sa participation à Relève en Capitale. "En fait, au départ, je ne savais pas trop ce qu’était Relève en Capitale. On m’a fait une offre pour faire un spectacle au Cercle et c’était bien payé. Dans ces circonstances, tu acceptes et tu vas faire un bon show."
Mis au fait de la programmation et du concept rassembleur, l’artiste avoue que l’organisme Première Ovation est encore un mystère pour lui. Habitué à mener ses projets artistiques et ses créations sans trop se préoccuper de l’ensemble des réseaux développés par la Ville de Québec pour soutenir la "relève", Keith Kouna semble faire ses trucs sans rendre de comptes à qui que ce soit. "Peut-être, mais ce n’est pas une obsession. Je fais ce que j’aime, c’est tout."
C’est ce qu’on apprécie de l’artiste, son audace et l’originalité qui en découle. "Avoir de l’audace, c’est primordial. Il y avait une âme à Québec au temps du bar Le D’Auteuil. On s’ennuie de ça. Prends Les Secrétaires Volantes, par exemple. Black Taboo, Les Goules… Dance Laury Dance maintenant! Il y a quelque chose de particulier par rapport à tous ces groupes de Québec. Une espèce de folie, de la théâtralité aussi. Tsé, Jean Leloup vient de Sainte-Foy. On se rend compte qu’il y a quelque chose d’unique qui peut sortir d’ici. Il faut que ça reste et que les groupes de Québec bougent pour préserver cette folie."
Lorsqu’il parle de folie, on comprend bien qu’il n’a pas en tête le concert patiné qui sera présenté à la place D’Youville en compagnie des groupes Midnight Romeo, Mètatuk et JMC Projet dans le cadre de l’événement chapeauté par la Ville. "Pas sûr que j’aurais accepté d’y participer si on me l’avait offert. Moi, le patinage artistique… pas full, mettons. Par contre, on m’a offert de participer à Pecha Kucha. Ce n’est pas un concept que je comprends vraiment et ça ne m’intéresse pas. J’ai refusé. (…) C’est sûr que ce genre d’événement, c’est propre. C’est la première fois que la Ville organise ça? On verra bien, je constate quand même que la programmation est correcte. L’Orchestre d’hommes-orchestres en fait partie, un autre bon groupe de la "relève"…" souligne-t-il à propos du groupe de Québec qui fut fondé il y a… huit ans.
Dans le cadre de Relève en Capitale
Le 8 décembre
Au Cercle
Voir calendrier Rock/Pop
Programmation complète sur premiereovation.com
À écouter si vous aimez /
Fred Fortin, Richard Desjardins, Urbain Desbois
Culture en rafales
Avec l’événement Relève en Capitale, du 7 au 12 décembre, on souligne l’apport de l’organisme Première Ovation dans la vie culturelle à Québec. Pour la conseillère municipale Julie Lemieux, membre du comité exécutif de la Ville et responsable des dossiers culturels, c’est enfin l’occasion de faire connaître à la population l’importance d’investir dans sa culture.
"Il y a des artistes qui sont soutenus par ce programme depuis plusieurs années et qui ont pu mener à terme leurs créations, indique-t-elle. Maintenant, il fallait leur donner le rayonnement nécessaire pour souligner leur travail dans un autre cadre de diffusion, plus accessible. L’objectif, c’est d’ajouter une vitrine supplémentaire à ce travail accompli."
C’est aussi une façon de solliciter une part de la population peut-être moins encline à se déplacer au centre-ville. Toutes générations confondues, Julie Lemieux croit que les spectateurs auront le goût de faire preuve d’ouverture d’esprit avec ce passeport à 20 $ qui leur ouvrira toutes les portes de la culture. "À 41 ans, avec ce que j’ai vécu comme expériences culturelles – théâtrales ou musicales – à Québec ces dernières années, je m’y suis retrouvée. On veut susciter la curiosité avec ce festival, que les gens osent se déplacer. Les artistes de la relève osent dans leur travail, constamment. Il faut que les spectateurs, de tous âges, osent eux aussi. Et ça veut dire, parfois, de se présenter à des endroits où on va moins souvent."