Bonjay : Futur parfait
Si le commun des mortels prépare avec frénésie les célébrations entourant la fin de l’année, le duo ottavien Bonjay, lui, porte son regard encore plus loin.
"Dans le concret: la semaine prochaine, reprendre le sommeil qu’on a perdu sur la route pendant la tournée. Puis, planifier le calendrier 2011. Notre premier gros projet: un premier CD complet", lance d’emblée et de façon concise la chanteuse Alanna Stuart au sujet des projets que le duo Bonjay tentera de mener à terme dans un futur proche. "Nous sommes en train de penser sérieusement à la forme artistique que cet album prendra. 2011 sera donc dédié à l’écriture, à la conceptualisation et, si tout va bien, au lancement de ce bébé."
Curieux de voir à quel point le duo démontre une volonté inébranlable de se projeter dans le futur, lui qui a pourtant une raison bien concrète de saisir le moment présent: la toute récente parution de Broughtupsy, un second et célébré mini-album de dance-fusion tant iconoclaste que survolté. "Pour nous, le EP n’est que le reflet des six chansons que nous avons terminées avant les autres. Nous valoriserons cette même éthique de travail pour ce premier opus, mais nous allons jouir de plus de temps pour arriver à définir ce qu’un album cohésif d’indie-soul doit contenir, affirme Pho, le réalisateur, musicien et bidouilleur responsable des tracks tapissées de rythmes tropicaux et de basses tremblantes qu’on retrouve sur Broughtupsy – dont le titre signifie "quelqu’un de bonnes manières" en créole. "On veut s’inspirer de classiques du genre comme Remain in Light, de Talking Heads, un exemple d’équilibre parfait entre production et émotion. C’est riche et archi-dense, mais tout est là et rien ne prend le dessus. C’est fascinant", dixit Stuart, ancienne DJ à CHUO – la radio de l’Université d’Ottawa – qui a longtemps évolué au sein de la scène indie torontoise, notamment comme choriste pour Peter Elkas.
Pour Pho et Stuart, rencontrés lors de la toute première soirée Disorganised, incontournable événement électro ottavien, prendre port dans la Ville Reine s’est révélé une décision probante. "C’est en arrivant à Toronto qu’on a été exposés à des influences reggae et dancehall qui viennent de la culture dance de nuit, et qu’on a réussi à les incorporer dans notre son. Lorsque Alanna s’est retrouvée à travailler dans plein de projets indie, nos inspirations sont naturellement venues d’une foule d’endroits et on a pu ainsi apposer une signature particulière à Bonjay", explique Pho.
En riant, Alanna Stuart termine: "Nous sommes nés à Ottawa, oui, mais nos années d’adolescence et de party hard se font à Toronto. Seul le futur sait où la musique nous mènera."
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