Final Flash : Jouer bio
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Final Flash : Jouer bio

Le quintette montréalais Final Flash laisse son rock fleurir naturellement.

Joey Chaperon-Cyr a une diète musicale variée. "J’aime le jazz éthiopien, le krautrock, le dub… J’écoute vraiment n’importe quoi", souligne le chanteur de Final Flash. Initié à John Zorn et Frank Zappa dès l’enfance par un père mélomane, il cite le quatuor psyché-rock australien Tame Impala comme sa découverte de l’année 2010 et admet avoir eu "dix mille millions de bands" épars avant de fonder Final Flash, en 2006, avec le claviériste Mathieu Bourret, le guitariste Alexandre Girard, le bassiste Andre Bendahan et le batteur Maxime Hébert. "J’ai eu un projet qui sonnait comme du Neurosis, un autre rock garage qui parlait d’extraterrestres sur fond de claviers bizarres, un autre quasiment métal…" survole-t-il.

Clairement, le frontman de 28 ans n’a pas peur de l’étrangeté. Et pourtant, quand on écoute Homeless, premier album que son groupe lançait au printemps via Indica, en collaboration avec la major EMI, ce sont les notes classic rock et grunge qui dominent, pas les envies d’excentricité.

Le psychédélique fait partie intégrante de Final Flash, mais de l’aveu de Chaperon-Cyr, cette facette du groupe est encore relativement tamisée. "Elle n’est pas all out", convient-il, admettant aussi ne pas trop savoir pourquoi. "J’aimerais être capable de la faire ressortir un peu plus, à l’avenir. Je crois qu’en spectacle, elle est déjà plus présente. Mais il faut que ça vienne naturellement. Plus tu cherches à atteindre le son parfait, moins tu l’as. Faut laisser aller la patente et, à un moment donné, ça finit par fonctionner", indique le chanteur.

Ainsi semble se résumer la trajectoire de Final Flash jusqu’à maintenant: naturel, spontanéité et minimum de prise de tête. Avec le rock comme seul phare. "Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours aimé le rock. Ça a toujours été là et j’ai comme envie que ça reste, souligne-t-il. Je n’ai pas le goût d’embarquer dans quelque chose qui semble vraiment cool sur le coup, mais qui risque de se démoder rapidement." Qu’il décrive la direction du nouveau matériel qui s’est installé dans le répertoire dernièrement, le processus de composition du groupe ou l’enregistrement de Homeless (sous la gouverne du Besnard Lakes en chef et réalisateur émérite Jace Lasek, aux studios Breakglass), la phrase suivante revient invariablement: "On joue comme on le sent." Simple.

A priori, ça rapporte. Depuis la parution de Homeless, la bande s’est promenée du côté de l’Australie (où l’album a été réédité), de l’Angleterre et de l’ensemble du Canada en compagnie d’artistes aussi divers que les Besnard Lakes, l’ex-Tea Party Jeff Martin et Melissa Auf Der Maur. Elle est également, jusqu’en février, de la tournée québécoise de Yann Perreau. Bref, le rock de Final Flash est passe-partout et le groupe a plutôt bien choisi son titre d’album. "Homeless résume bien l’esprit dans lequel l’album a été fait, décrit Joey. On ne s’est pas donné de limite, on ne s’est attaché à rien. On s’est dit: "on y va, on fonce". Homeless, ça représente la route, le fait qu’on n’est pas souvent chez nous, mais ça souligne aussi le fait qu’on appartient à rien. On appartient à ce qui se passe, à l’avenir."

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